Bruxelles s’aligne avec Washington sur la question de la concurrence déloyale des voitures électriques importées de Chine. À l’instar de l’administration Biden, la Commission européenne vient à son tour d’annoncer une augmentation des frais douaniers, qui passent de 10 à 21 %, voire 38,1 % dans certains cas. D’une voiture à 20 000 euros importée en Europe depuis la Chine sans les taxes, celle-ci coûtera désormais 24 200 euros au lieu de 22 000 euros. Avec une hausse de 38 %, on passera à 27 600 euros.
Contrairement à ce que l’on pouvait prévoir, la Commission européenne n’a pas fixé la même hausse des droits pour tous les constructeurs. Certaines marques s’en sortent mieux que d’autres. Pour justifier de sa mesure au cas par cas, Bruxelles s’appuie sur son enquête lancée en octobre 2023, qui visait à mesurer à quel point le gouvernement chinois aidait ses constructeurs à coup de subventions, pour qu’ils puissent être plus compétitifs que leurs homologues européens.
BYD, Geely (Volvo) et SAIC Motor (MG) visés
Dans le détail, les droits d’importation des modèles de BYD passent de 7,4 à 17,4 %, ceux du groupe Geely (Volvo, Zeekr, Polestar, Lotus) de 10 à 20 %, ceux de SAIC (MG Motor) à 38,1 %. Pour les autres marques, la Commission européenne distingue d’un côté les constructeurs qui ont accepté de collaborer pour l’enquête et ceux qui n’ont pas souhaité collaborer. Les premiers écopent d’une hausse des droits de 10 à 21 %, quand les autres passent à 38,1 %.
Des marques comme MG Motor risquent d’avoir du mal à se remettre d’une telle hausse. La MG4, actuellement vendue à partir de 24 990 euros en France, verra son prix gonfler à plus de 30 000 euros, avec une hausse des frais de douane de 8 400 euros au lieu de 2 200 euros.
L’augmentation reste plus légère qu’elle ne l’est côté américain, où la volonté de protectionnisme et de guerre commerciale avec la Chine a poussé la Maison-Blanche à faire passer les taxes sur les voitures électriques de 25 à 100 %. Néanmoins, avec des marques comme le groupe SAIC (qui vend la MG4), l’Europe se montre bien plus agressive que ce que nous pouvions lire dans les prévisions.
L’Europe ne compte pas pour autant bannir ces marques, et les gouvernements des différents états membres se sont d’ailleurs lancés dans des campagnes de séduction pour les convaincre à venir implanter leur usine chez eux. La France, l’Allemagne et l’Italie voudraient bien recevoir des marques comme BYD, mais les grands gagnants sont actuellement les pays de l’Est, comme la Slovaquie et la Hongrie. Un moyen d’être basé en Europe, de bénéficier d’une main-d’œuvre moins chère, tout en retrouvant l’éligibilité au bonus écologique perdue en 2024.
Les Dacia Spring et Volvo EX30 sont aussi concernées
Les constructeurs chinois ne sont pourtant pas les seuls concernés. Chez les fabricants européens, de nombreux modèles électriques ont délocalisé leur production en Chine pour bénéficier de coûts de production plus attractifs. Et certains sont des modèles très populaires, à l’instar de la Dacia Spring et de la Volvo EX30.
Les deux modèles qui se sont écoulés à plusieurs milliers d’exemplaires en Europe ces derniers mois sont sur le point d’être produits en Europe, mais il n’est pas sûr que leur rapatriement puisse être effectif avant la mise en place des nouveaux frais douaniers de Bruxelles. Sur une Volvo EX30 disponible à partir de 39 100 euros avec les 10 % de taxes actuelles, elle atteindrait ainsi les 42 500 euros avec les nouveaux frais de 21 %. Même chose pour la Dacia Spring qui pourrait passer de 18 900 à plus de 20 500 euros.
Le grand absent de cette mise à jour de Bruxelles concerne Tesla. La marque a beau être américaine, elle commercialise des Model 3 en Europe grâce à son site d’assemblage chinois. Selon Bruxelles, une décision devra être prise, mais celle-ci n’est pas prévue avant la fin de l’année. D’autres marques européennes devront aussi réfléchir à rapatrier leur production, à l’instar de BMW avec la nouvelle iX3.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
Source : Euronews
Espérons que ce n’est qu’un début et que les droits de douane vont s’aligner sur les droits appliqués par les USA (100 %).
Avec la probabilité d’une faillite de Tesla dans les mois qui viennent, voilà de bonnes nouvelles pour les clients des voitures à moteur thermique