C’est avec calme que Xavier Niel, fondateur et actionnaire majoritaire d’Iliad (la maison mère de Free), a accueilli le verdict de la 11e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris.
Celle-ci l’a reconnu coupable de ‘ recel d’abus de biens sociaux ‘ et l’a condamné à ce titre à deux ans de prison avec sursis et à une amende ?” salée ?” de 250 000 euros.
Le père d’Iliad et son avocate se sont refusé à tout commentaire au sortir de l’audience.Xavier Niel était dans le collimateur de la justice de 2001 à août 2005, date de l’ordonnance de renvoi. On lui reprochait d’être impliqué dans les activités douteuses de sex-shops parisiens et strasbourgeois, dans lesquels il avait
investi. Certaines employées de cet établissement se livraient à la prostitution et Xavier Niel aurait largement pioché dans les caisses d’un des établissements, pendant des années, pour un montant d’environ 200 000 euros en
espèces.
Pas d’amalgame entre l’homme privé et le patron
S’il avait déjà bénéficié d’un non-lieu concernant le chef d’accusation de ‘ proxénétisme aggravé ‘, il n’a pas échappé aux accusations de recel d’abus de bien social. Le dirigeant avait d’ailleurs reconnu les
faits reprochés. Lors du procès, qui s’est déroulé en septembre dernier, le procureur de la République avait requis contre lui deux ans de prison avec sursis et 375 000 euros d’amende.De la prison ferme avait même été réclamée à l’encontre de certaines des huit autres personnes impliquées dans l’affaire, associés de Niel ou gérants des sex-shops incriminés. Grâce aux détentions provisoires déjà effectuées, ces
derniers s’en sortent avec des peines de sursis, des amendes de quelques dizaines de milliers d’euros et l’interdiction de reprendre leur activité de gestion d’un sex-shop.Du côté d’Iliad, on cherche à tout prix à éviter l’amalgame entre ce déboire judiciaire de Xavier Niel, l’homme privé, et le personnage emblématique qui a fait d’Iliad le deuxième FAI français.Suite à sa première mise en examen mi-2004, celui-ci s’était d’ailleurs mis en retrait de la scène dirigeante d’Iliad pour ne pas pénaliser le groupe, dont le gouvernail avait été repris par Cyril Poidatz. Xavier Niel assure aujourd’hui
la fonction plus discrète de vice-président du conseil d’administration et directeur général délégué à la stratégie.(*) Article modifié le 30 octobre 2006.
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