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PRISM : un sénateur incite les Américains à attaquer le gouvernement en justice

Aux Etats-Unis la mobilisation contre PRISM et les autres programmes de surveillance continuent à occuper le devant de la scène, les révélations s’accumulant sur les abus d’un système qui privilégie la sécurité au respect des libertés.

Alors qu’une petite interview impromptue de  Steve Wozniak, filmée dans un aéroport, le montre comparant le programme PRISM et la surveillance des appels téléphoniques à la Russie communiste, le sénateur républicain Rand Paul prend également position contre ces programmes.

Class action contre le gouvernement

Déjà connu pour s’être opposé à la nomination de John Brennan à la direction de la CIA, le jeune sénateur incite les citoyens américains à rejoindre une class action contre le gouvernement américain.

« Les Américains sont justement préoccupés par le fait que leurs historiques d’appels soient collectés et surveillés en permanence », déclarait-il à Reuters. « Nous allons remettre en question la constitutionnalité de l’ordre de la cour qui permet la collecte des données téléphoniques de tous les Américains ».

Comme de nombreux observateurs, Rand Paul estime que Verizon n’est pas le seul opérateur à se voir contraint de fournir les données concernant ses abonnés.

Acte politique

Le sénateur, qui se verrait bien porter les couleurs républicaines lors de la prochaine élection présidentielle, indique que près de 250 000 personnes ont signé sa pétition pour son comité d’action politique. Ses encouragements à attaquer l’administration en poste sont certainement motivés par des motifs politiques. Il se montre toutefois oublieux de l’origine de ses programmes qui ont a priori été mis en place sous la présidence Bush.

Yahoo, où la tentative de résistance

Du nouveau a également été révélé du côté du programme PRISM, qui surveille lui les données générées par les utilisateurs non Américains des géants du Web. Le New York Times a ainsi révélé que Yahoo a tenté d’empêcher l’accès sans mandant aux données des Internautes étrangers. Le géant du Web prétextait que la demande trop large était anticonstitutionnelle. Une cour secrète de Washington, qui traitait ce genre d’affaire dans le cadre du FISA (Foreign Intelligence Surveillance Act) a toutefois tranché en défaveur de cette position. Yahoo s’est alors trouvé face à un dilemme, un non choix : « fournir les données ou enfreindre la loi », lit-on dans l’article du New York Times.

Un résultat funeste

Mais le pire est bien que cette tentative d’enrayer la machine de surveillance a eu une conséquence lourde. En effet, après cette affaire, les sociétés qui conservent des données sur leurs utilisateurs en ligne ont semblé attirer davantage l’attention. Les demandes qui leur étaient dès lors adressé leur interdisaient même de remettre en question la légalité d’une telle procédure.
Comme le souligne le quotidien américain, cette affaire a le mérite de mettre en lumière une position qui semble commune au sein de la Silicon Valley et des géants du Net. S’ils sont prêts à utiliser les données de leurs utilisateurs à des fins commerciales, pour vendre des publicités plus ciblées par exemple, ils ont en revanche une position toute différente, très libertaire, quand il s’agit de les confier à l’Etat à des fins de surveillance.

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Sources :
Interview de Steve Wozniak

Reuters

New York Times

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Pierre Fontaine