Pour pouvoir se débarrasser de leurs muselières, Microsoft et Google n’ont plus d’autres solutions que d’aller au tribunal. En juin, les deux géants de l’informatique avaient lancé une procédure devant la justice fédérale, réclamant le droit de divulguer plus d’informations sur les données d’internautes exigées par le gouvernement en vertu de la loi FISA – le Foreign Intelligence Surveillance Act, qui permet la surveillance sur internet d’étrangers.
Les deux sociétés ont accepté à six reprises de donner plus de temps au gouvernement pour répondre à leur action en justice, mais au final les négociations « se sont terminées par un échec », a indiqué le principal conseiller juridique de Microsoft, Brad Smith, vendredi dernier dans une note sur son blog. « Souvent, Microsoft et Google se tiennent à l’écart l’une de l’autre. (…) Mais aujourd’hui nos deux sociétés se tiennent côte à côte (…). Nous estimons avoir, selon la Constitution américaine, le droit de partager plus d’informations avec le grand public », a jugé M. Smith.
Les géants d’internet de la Silicon Valley veulent pouvoir fournir aux usagers un meilleur aperçu du type d’informations réclamées par le gouvernement. L’ampleur du programme de surveillance des communications électroniques par l’Agence de sécurité nationale (NSA), qui interdit généralement aux sociétés de prévenir qui que ce soit des requêtes gouvernementales, a été révélée par l’ancien contractuel du renseignement américain Edward Snowden.
Un compte-rendu « général » pas satisfaisant
Le patron des 16 agences américaines de renseignement, James Clapper, s’est engagé jeudi à publier chaque année un compte-rendu « général » des activités de surveillance des communications, au centre d’une vaste polémique. Brad Smith a jugé l’initiative insuffisante et réclamé des informations plus détaillées, par exemple le nombre de requêtes concernant les emails, le contexte et le motif des requêtes, etc. « Il est possible de rendre publiques ces informations sans poser un problème de sécurité », selon lui. « Avec l’échec des récentes négociations, nous allons au procès ».
De nombreuses plaintes ont été déposées depuis la divulgation dans les médias du programme de surveillance PRISM, qui collecte d’immenses quantités de données téléphoniques et informatiques au nom de la protection de la sécurité nationale. Les sociétés internet assurent ne divulguer des informations qu’en réponse à des injonctions formelles de tribunaux, se défendant de toute complaisance avec les autorités américaines. Ces dernières insistent sur le fait que ces surveillances sont légales et ont permis de contrecarrer des dizaines d’attentats.
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