Les analystes se sont réjouis trop tôt. Durant la matinée, ils étaient nombreux ceux qui pensaient que la Banque centrale européenne (BCE) s’apprêtait à baisser ses taux directeurs d’un quart de point sur le coup de midi.Le raisonnement était séduisant. Le bel élan de reprise des marchés après les attentats méritait d’être soutenu par un geste de la banque centrale. Mais il semble que les banquiers aient eu le raisonnement exactement contraire.Selon le président de la Bundesbank, la banque centrale allemande, Ernst Welteke, ” il n’y a pas jusqu’ici assez d’éléments plaidant ” pour une baisse des taux. Ce qui implique, selon lui, qu’une décision de baisse des taux pourrait être interprétée comme un mouvement précipité de la part des autorités européennes. Et donc provoquer un mouvement d’inquiétude de la part des opérateurs de marché.Mais les statistiques américaines sur les ventes de biens durables ainsi que sur le marché de la vente d’immobilier ancien ont été si mauvaises que les Bourses du NYSE et du Nasdaq ont plongé dès l’ouverture. Ces chiffres, qui traduisent l’impact des attentats sur l’économie américaine, laissent craindre que l’on soit réellement entré en récession.A Paris, le CAC 40 et le Nouveau Marché perdent respectivement 2,41 % et 1,25 %France Télécom a essuyé le contrecoup de sa hausse continue depuis les attentats (+59 % depuis le 11 septembre) et de l’annonce de résultats, certes positifs mais largement anticipés. La valeur recule de 6,48 %.Dans son sillage, Orange perd 6,47 % pour les mêmes raisons. Les analystes s’interrogent par ailleurs sur la capacité de l’opérateur à absorber les frais financiers afférents à la dette et à dégager des bénéfices en fin d’année.Dans ce contexte, les autres valeurs technologiques ont également chuté. En tête des valeurs en hausse ces derniers jours, elles subissent dans leur ensemble des prises de bénéfices.Thomson Multimédia perd ainsi plus de 4 % et STMicroelectronics 3,61 %. Vivendi Universal, dont la cession de Seagram est toujours bloquée, cède 3,34 %.De son côté, Alcatel a limité la casse à -2,81 %, à 16,63 euros. La société de conseil Cap Gemini Ernst and Young a cédé 2,53 %, alors que sa filiale Ernst & Young a indiqué s’attendre pour l’année prochaine à une croissance plus forte en Europe qu’aux Etats-Unis dans lactivité du conseil.
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