Au détour des couloirs du Computex 2024 à Taipei (Taïwan), nous sommes tombés sur une console-PC façon Asus ROG Ally X jusqu’ici passée inaperçue. Normal, il ne s’agit que d’un prototype développé par XPG (Xtreme Performance Gear), sous marque du constructeur de composants ADATA, et portant le nom fort peu sexy de XPG NIA (sans doute un nom de travail.
Nous avons pu la prendre en main sur le stand et accrochez-vous, l’appareil est pour le moins ambitieux et pour diverses raisons que nous allons lister et détailler ci-dessous.
Rendu fovéal : quand la VR rencontre la console-PC
La promesse sans conteste la plus bluffante, mais aussi celle qui a le plus de chance de ne pas passer la phase des prototypes est la présence d’un rendu fovéal. Il s’agit d’une technologie bien connue des adeptes de la VR (réalité virtuelle), qui ne crée un rendu parfait de l’image qu’à l’endroit où votre œil regarde en traquant ce dernier.
La XPG NIA intègre donc une caméra à l’avant et puise dans la technologie de tracking des yeux d’une société nommée Eyeware, qui ne nécessite qu’une simple webcam classique. De quoi faire des économies.
Pourquoi c’est intéressant ?
L’intérêt d’un rendu fovéal sur une telle machine pourrait être d’améliorer les performances, notamment le nombre d’images par secondes générées. La machine pourrait en effet baisser la quantité de calculs nécessaire pour chaque image puisqu’il n’y aurait plus qu’à créer un rendu que pour la zone visible par l’œil.
Une idée assez ingénieuse sur le papier, car les consoles-PC s’appuient, pour des raisons de portabilités, sur des puces modestes. Ici, le constructeur mise sur une puce AMD Phoenix reposant sur l’architecture Zen 4 (équivalant à un Ryzen Z1 ou Ryzen Mobile 7000/8000).
Pourquoi c’est très (trop ?) ambitieux ?
Malgré cette bonne idée, le challenge paraît très élevé, puisque dans le cas de la VR, l’écran est très près de l’œil, facilitant ainsi le tour de passe-passe du rendu fovéen. Dans le cas d’une console portable, les yeux peuvent couvrir une plus grande surface d’affichage d’un seul tenant.
Linux pour OS avec Proton, mais Windows installable
Passons au deuxième point alléchant de la proposition de XPG, et non des moindres. Alors qu’en dehors du Steam Deck, basé sur un fork de Linux appelé SteamOS, toutes les autres consoles de ce type fonctionnent sous Windows, la XPG NIA voudrait s’appuyer sur Linux.
Pour du jeu vidéo, est-ce vraiment une bonne idée ? Oui, l’exemple du Steam Deck a prouvé que cela était possible. Le principal problème de Linux pour le jeu vidéo était traditionnellement de ne pas profiter de l’immense bibliothèque de jeux disponibles sur l’OS de Microsoft, plateforme de choix du PC depuis des décennies.
Mais l’arrivée de Proton, développé par Valve et disponible en open source, a tout changé. Ce logiciel permet de faire tourner des jeux conçus pour Windows sur Linux en toute transparence.
Pour l’heure, les personnes que nous avons rencontrées ne détaillaient pas quelle distribution Linux avait leur préférence, même si Ubuntu, sans doute la plus connue, a été évoquée. Ajoutons en outre que pour celles et ceux que Linux rebuterait, le constructeur prévoit de fournir les drivers pour Windows, permettant l’installation de l’OS de Microsoft sur la machine. D’ailleurs, la machine présente au Computex tournait sous Windows pour les besoins de la démo.
Design plus confortable et ouvert au modding
Troisième et dernier point intéressant sur ce prototype : son design. Ce dernier tranche un peu par rapport à ce à quoi nous sommes habitués.
Déjà, plutôt que de tenter de faire la machine la plus petite possible, le constructeur assume de « privilégier le confort » et intègre donc des poignées assez volumineuses. Le but étant de se rapprocher d’une manette de Xbox sans doute, même s’il reste du boulot pour que les boutons et les sticks soient au niveau, le prototype disponible sur le stand pêchait beaucoup là-dessus.
Autre élément un peu fifou, l’écran est placé sur des rails et est relié à un système de charnière, qui lui permet de se surélever pour être à 60 ou 70 degrés. XPG explique vouloir éviter le « cou de tortue » à ses acheteurs. Cela nous paraît beaucoup d’efforts pour un gain assez négligeable à priori.
Pour terminer sur le design, les gâchettes disposent de deux modes distincts qu’il est possible de changer à l’aide d’un bouton coulissant au dos. Soit l’appui sur la gâchette est rigide, plus adapté à des FPS par exemple, soit il offre une course plus longue pour gagner en précision lorsqu’on appuie sur le champignon dans un jeu de course par exemple.
Prix et sorties de la XPG NIA ?
Les représentants de la marque croisés sur le stand forment un vœu pieux : que le prix oscille entre 500 et 600 dollars. Cela paraît ambitieux sur le papier sans les économies d’échelle d’un géant comme Asus, Valve ou MSI. En admettant qu’ils y parviennent et en ajoutant environ 20 % de TVA, cela reviendrait à un coût de 720 euros en hexagone.
XPG voudrait sortir sa console-PC dans le courant de l’année 2025. Idéalement au premier semestre, mais de façon plus réaliste au second semestre, nous souffle-t-on sur place. D’ici là, de nombreux éléments peuvent évoluer par rapport au prototype, y compris la puce. En espérant toutefois que la première génération parvienne jusqu’en France, ce qui n’est pas garanti du tout à ce stade.
Cet article est rédigé dans le cadre d’un voyage de presse organisé par ASUS à Taipei au Computex 2024. La marque n’est pas intervenue dans sa rédaction.
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