Dans les allées de la Game Developers Conference (GDC) ou en marge du salon, les consoles fonctionnant sous Android ont le vent en poupe. Dans le sillage d’Ouya, dont la date de sortie a été officialisée jeudi (ce sera le 4 juin aux Etats-Unis pour un prix de 99 dollars), plusieurs projets rivalisent sur ce segment. Le plus intriguant est certainement celui lancé par Nvidia, le spécialiste des processeurs et cartes graphiques. Annoncé en janvier lors du CES de Las Vegas, il s’appelle Shield.
Mieux en version définitive
Il prend la forme d’une sorte de manette Xbox, doté d’un écran tactile rabattable de 5 pouces. Sous le capot, l’appareil embarque le tout dernier processeur mobile maison, le Tegra 4. ll n’a donc aucun mal à faire tourner les jeux Android les plus évolués. Nvidia promet une autonomie de 10 heures de jeu et de 20 heures de vidéo. Le modèle que nous avons pu essayer sur le stand Nvidia ne sera pas le produit final. Celui-ci « sera similaire au niveau du design mais il sera plus beaucoup beau et mieux fini, il intégrera des matériaux de meilleure qualité et il bénéficiera de meilleurs boutons », explique un porte-parole de la société américaine.
Ergonomie perfectible mais très correcte
Au-delà de son esthétique pour le moins discutable, l’actuel modèle s’avère plutôt ergonomique. Cependant, les deux sticks analogiques situés au centre mériteraient certainement d’être légèrement décalés vers les bords. Il est en effet pas rare que les deux pouces se touchent. De même, le positionnement des deux boutons de tranche, au-dessus des deux gâchettes, n’est pas idéal. Le poids de l’objet reste, lui, convenable. L’écran 720p assure l’essentiel, sans se montrer non plus éblouissant. Le Shield tourne sous Jelly Bean, la dernière version d’Android, sans aucune surcouche. Il permet donc d’accéder à toutes les applications disponibles sur Google Play. Il est possible de lire des vidéos, de naviguer sur Internet, de consulter ses e-mails…
De Tegrazone au PC
Un raccourci placé dans le dock renvoie vers l’espace Nvidia. Celui se présente avec trois onglets. Le premier permet d’accéder aux jeux installés, le deuxième à la Tegrazone qui met en avant certains titres phares et le troisième gère la connexion avec un PC.
Car le Shield se distingue aussi de la concurrence en permettant de streamer en local des jeux PC, à condition d’avoir un modèle équipé d’une carte graphique Geforce GTX de… Nvidia. L’expérience se révèle particulièrement convaincante. Sur Skyrim et Borderlands 2, il était ainsi impossible de constater la moindre latence. La perte de fluidité n’est pas perceptible à l’oeil nu, assure-t-on également chez Nvidia.
Un prix relativement élevé
La commercialisation du Shield est attendue au deuxième trimestre, certainement au mois de juin. Le prix n’a pas été communiqué. Mais il devrait se situer, en se fiant aux propos de responsables de la société, entre 200 et 250 dollars. Respectivement autant que la 3DS XL de Nintendo et la PS Vita de Sony. Un prix relativement élevé donc, que Nvidia France justifiait, en janvier dernier, en nous expliquant que contrairement aux « consoles portables », le Shield ne rapportera pas d’argent à Nvidia grâce aux jeux vendus sur ce support, et pour cause. Le Shield est un hybride, une troisième voie, une expérimentation qui a un prix… qui pourrait refroidir les moins « geeks ».
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