Ironie du genre. Google Assistant est disponible sur tous les iPhone, là où seule une poignée de téléphones Android y est éligible à ce jour. C’est hier, mercredi 17 mai, que Google a fait cette annonce, dans le cadre de l’I/O 2017.
Si la nouvelle fait grand bruit, les utilisateurs français devront patienter un peu. Google Assistant n’est disponible que sur l’App Store américain, et ne parle pour l’heure que l’anglais. Le lancement francophone n’interviendra que cet été. Une sortie décalée regrettable dans le sens où Assistant parle déjà français dans l’application de messagerie Allo.
Quoi qu’il en soit, l’arrivée d’un poids lourd des assistants intelligents sur iOS fait légitimement se poser la question : Google Assistant fait-il le poids face à Siri sur iOS ? Réponse dans cette première prise en main !
Une intégration dans les limites d’Apple
Pas de surprise avec Apple : un service concurrent n’est jamais très bien accueilli. A Cupertino, on avance l’argument de l’intégration maximale pour une qualité d’utilisation optimale. Certains préféreraient sans doute moins d’intégration et plus de liberté de choix. Il est toujours impossible de remplacer Apple Music par Spotify ou Safari par Chrome, par exemple.
Google Assistant, qui prend la forme d’une application, on ne peut plus banale, ne déroge pas à cette règle et ne peut donc devenir l’assistant par défaut de votre appareil. Un appui long sur le bouton Home appellera toujours et seulement Siri.
Conscient de cette limite, Google fait feu de tout bois et s’évertue à intégrer au maximum Assistant en proposant des notifications interactives, une extension 3D Touch rapide ou un widget pour lancer Google Assistant directement depuis l’écran verrouillé. Quelques outils agréables mais qui ne remplaceront pas Siri pour autant.
Ergonomie et services
Toutefois, rapidement, à la prise en main, on constate que le combat ne sera pas si inégal. On trouve en effet rapidement le premier avantage de Google Assistant sur Siri : la possibilité de taper des questions au clavier. Quelque chose que tout utilisateur de Siri rêverait de faire à l’heure où requête Siri ne rime pas avec discrétion.
Autre point positif d’Assistant : un magasin (accessible en haut à droite) qui permet de découvrir de nouvelles extensions. On peut par exemple inviter le génie Akinator ou un générateur d’anecdotes Star Wars à rejoindre la conversation. De petits bots sans grande utilité mais qui apportent une dose bienvenue de divertissement.
Le service propose également quelques fonctions exclusives comme la possibilité de traduire du texte dans des centaines de langues ou de rechercher un vol.
Le jeu des questions-réponses
En débarquant sur iOS, Google est conscient du rival de taille qu’il tente d’ébranler. Lancé en 2011 avec l’iPhone 4S, Siri est désormais intégré à tous les appareils de la firme de Cupertino et ne cesse de grossir. Une pression rude pour Assistant.
Si la solution de Google dispose de nombreuses fonctions exclusives qu’Apple n’a pas (encore) intégrées à Siri, comme la traduction ou la possibilité de jouer avec Assistant, Google peut surtout profiter de son avance dans le domaine de l’intelligence artificielle et de la structuration des informations trouvées sur le Web. Ainsi, les réponses qu’Assistant apporte à certaines questions sont bien plus satisfaisantes que celles de Siri.
Par exemple, en demandant aux deux assistants l’âge d’Emmanuel Macron. Assistant répond directement, sans problème, là où Siri montre la réponse sur Wikipedia mais avoue lui-même ne pas trouver l’information sur cette page, pourtant affichée. Même question pour François Hollande, et cette fois ci, Siri trouve. Une incohérence qui ne rend pas service à l’assistant d’Apple.
En définitive, Google Assistant semble bien plus intelligent dans de nombreuses situations, notamment dans l’instantanéité et la précision de ses réponses,
Interagir avec les autres applis
Dans d’autres cas, Assistant sur iOS dispose de moins d’outils que Siri et se retrouve alors incapable de réaliser des actions que sa version Android sait pourtant exécuter.
Ainsi, iOS empêche Google Assistant d’ouvrir des applications sur demande. Siri garde donc l’exclusivité de cette fonction pourtant bien pratique pour ne pas chercher une application cachée dans un dossier.
L’assistant d’Apple, s’il s’améliore avec iOS 11 en intégrant des nouvelles capacités ou la possibilité de discuter de manière textuelle, devrait parfaitement avoir de quoi rivaliser avec ce nouveau concurrent.
Qui est qui ?
Fait amusant, en guise de dernière étape de ce petit match. Nous nous sommes amusés à confondre volontairement les deux assistants. Demandant à l’un ce qu’il pense de l’autre, ou prenant Siri pour Assistant. Il semblerait que l’IA d’Apple soit légèrement susceptible…
Bon démarrage
Premier bilan après quelques heures de discussion avec notre nouvel Assistant : Google a la haute main en matière d’intelligence artificielle. Assistant est vraiment intelligent et arrive souvent à surprendre par la pertinence et la précision de ses réponses.
Le service ne sera disponible que cet été en France. Il faudra voir alors ce que Siri a dans sa musette car Apple devrait donc avoir présenté une évolution de Siri avec iOS 11.
En lançant Google Assistant sur l’iPhone, Google met de côté de nombreux téléphones Android qui n’ont pas la possibilité d’installer le service et privilégie “l’ennemi”. On peut y voir deux raisons qui ne s’excluent pas l’une l’autre. Tout d’abord, cela lui permet d’embêter son rival tout en complétant son offre applicative sur iOS – un marché qu’il ne faut pas négliger. Enfin, c’est la preuve indéniable que Google a mis l’intelligence artificielle au coeur de sa stratégie. Quoi de mieux alors que de prouver que sa solution a tout pour séduire ?
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