Epson, ce ne sont pas que des imprimantes. Les amoureux de home-cinéma le savent bien, la marque japonaise s’est aussi fait une spécialité des vidéoprojecteurs en tout genre. Dans la catégorie compacte et transportable, ce modèle EF-22 était accompagné lors de sa présentation de l’EF-21, présentant presque les mêmes caractéristiques (il est dépourvu de radiateur passif), mais démuni de support.
C’est pourtant la qualité la plus visible de l’EF-22 : sa balancelle permet de le pivoter à la verticale, tandis que son support rotatif à 360° peut l’orienter à l’horizontale. Ce système est un gage de facilité d’installation. Il suffit alors de le poser sur une table basse, un petit meuble ou même l’accoudoir de son canapé s’il est assez large pour que le système d’ajustement automatique adapte l’image à la surface de projection (un écran est d’ailleurs toujours conseillé plutôt qu’un simple mur). Si on le déplace, il suffit de deux secondes pour obtenir une image rectangulaire et nette grâce aux capteurs disposés en façade aux côtés de la lentille.
Finition parfaite et 3 kg sur la balance
Attention toutefois, l’EF-22 n’est pas tout à fait un picoprojecteur. Il est démuni de batterie (le compact transformateur externe fourni est indispensable) et pèse tout de même 3 kg pour des dimensions de 236 x 191 x 193 mm. On est donc plus proche du transportable que du portable. Sous le support, un pas de vis universel permet également de le fixer à un pied ou mieux encore au plafond. Dans ce cas de figure, là encore l’image s’adapte en se renversant.
La finition est tout bonnement impeccable. Les ajustements sont au cordeau et dignes d’un appareil qui se veut certes abordable, mais qui coûte tout de même 1 100 euros. Si du plastique est exclusivement utilisé pour le corps de l’appareil, le pied rotatif et la balancelle sont en métal, assurant là une stabilité parfaite. La version prêtée ici par Epson pour notre test était de couleur bleue métallisée, très foncée et se faisant parfaitement oublier dans le noir. Pour ceux qui veulent encore plus de sobriété, il est également commercialisé en version noire.
Sur l’un des côtés du pied, la prise d’alimentation, sur l’autre un emplacement Kensington pour le sécuriser si besoin. À l’arrière de l’appareil, se trouve l’ensemble de la connectique : HDMI 1.4 ARC, USB-A, sortie audio jack 3,5 mm et un port mini-USB exclusivement réservé au service. Le bouton d’alimentation est également disposé à leur côté. Certains la trouveront limitée, mais elle le mérite de proposer l’essentiel et surtout permettre de continuer à manipuler facilement le vidéoprojecteur plutôt que de multiplier les câbles qui pourraient l’entraver.
Google TV pour profiter de (presque) tout
Surtout que l’EF-22 ne nécessitera pas forcément une connexion filaire, puisqu’il embarque du Wi-Fi et le système d’exploitation Google TV (certifié pour Netflix). On a donc accès à toutes les applications nécessaires pour profiter de ses comptes VOD ou SVOD (myCANAL, Disney+, Apple TV+, Max, Paramount+, etc.). Pour lire des fichiers vidéo, il suffit d’y brancher une clé USB les contenant et d’utiliser par exemple l’application VLC. Il est également compatible Google Cast pour streamer du contenu depuis un smartphone. Enfin, pour ceux qui s’inquiéteraient de l’obsolescence d’un tel appareil connecté, Epson garantit des mises à jour logicielles pendant 7 ans.
L’interface n’est pas forcément des plus fluides, mais elle est en tout cas absolument réactive et ne présente pas de latence agaçante à l’usage. À l’arrière, une surface en tissu recouvre deux haut-parleurs de 5 watts disposés en biais. Pas de quoi bien entendu rivaliser avec une installation dédiée, mais suffisant pour proposer un rendu plus qu’honorable. On peut même utiliser l’EF-22 en tant qu’enceinte grâce à sa connexion Bluetooth 5.2. Pour ceux qui en veulent plus, on peut alors la connecter à une barre de son via la sortie HDMI ARC. Malheureusement, il ne sera pas possible de profiter du Dolby Atmos, le projecteur ne gérant qu’un signal stéréo. Question acoustique, notons également son silence relatif avec à peine 35 dB mesurés à un mètre de distance. Largement de quoi être couvert par la bande son du film que l’on regarde.
Pour commander le tout, la télécommande livrée est légère et ergonomique. Connectée en Bluetooth, elle ne nécessite pas d’être pointée vers l’appareil pour le contrôler. D’autre part, si aucun rétro-éclairage n’est proposé, certains boutons essentiels sont blancs, permettant de mieux être repérés dans l’obscurité.
Des limitations technologiques…
Et de l’obscurité, il va en falloir pour profiter au mieux de l’EF-22. En effet, Epson a choisi d’utiliser la technologie LCD et non pas DLP qui propose généralement des couleurs plus fidèles et un contraste plus élevé. Seulement voilà, le DLP a un défaut : produire un gênant effet d’arc-en-ciel plus ou moins visible par certaines personnes. Même avec sa source de lumière laser (donnée pour 20 000 heures), ce vidéoprojecteur nécessite d’être utilisé au moins dans une pénombre relative.
Une fois installé et la correction automatique des trapèzes effectutée, on constate également que l’autofocus est très efficace, ne présentant aucune imperfection, même dans les coins de l’image. L’appareil est également pourvu d’un système d’évitement d’obstacles (poster, tableau, prise électrique) et d’une désactivation de la lumière lorsqu’on passe devant pour éviter de la prendre dans les yeux. Dommage en revanche, aucune adaptation à la couleur du mur n’est proposée. C’est pourtant bien pratique pour obtenir des couleurs fidèles lorsqu’on ne dispose pas d’écran et que son mur n’est pas parfaitement blanc.
…Mais une qualité à la hauteur
Son panneau LCD de 0,62 pouce permet de projeter une image de 30 à 150 pouces en fonction de la distance à laquelle on se trouve du mur. Pour atteindre les 100 pouces, il faut par exemple placer l’EF-22 à un peu plus de 3,30 mètres. La luminosité maximale est donnée à 1 000 lumens, tandis que la définition se limite malheureusement au Full HD. Autre limitation, le vidéoprojecteur est seulement compatible HDR10 (pas de HDR10+ ou de HDR Dolby Vision).
Malgré ces limitations, le rendu global est tout à fait à la hauteur de ce type de gamme. Même en Full HD, on voit de très nombreux détails et on bénéficie de couleurs assez naturelles ; l’ensemble est clairement flatteur. Même chose pour le contraste qui n’est pas d’une performance folle, mais qui suffit à obtenir profondeur d’image et des noirs qui ne virent pas au gris. Les mouvements rapides, par exemple dans les films d’action, sont également très bien traités, sans effet de traîne apparent.
Pour les utilisateurs qui veulent aller plus loin, plusieurs modes d’images sont proposés dans la rubrique « Projecteur » de Google TV. Dynamique, Vif, Naturel, Cinéma et Personnalisé. Cette dernière a le mérite de proposer des couleurs plus chaudes, mais aussi de régler le contraste, la saturation, la netteté, le gamma (selon trois niveaux) est les trois couleurs primaires. De quoi répondre à l’essentiel des besoins.
Non, l’EF-22 n’est pas le plus performant des vidéoprojecteurs. Dépourvu de 4K, il nécessite également une obscurité relative à son utilisation. Il s’adresse donc plutôt aux utilisateurs recherchant un modèle à utiliser de manière occasionnelle et qui est amené à être souvent déplacé. Pour cet usage, sa praticité et son ergonomie s’avèrent sans pareil, d’autant plus qu’il propose une qualité d’image et de son très corrects pour ce type d’appareil.
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