Après le grand chamboulement, le travail du détail. Bien loin de l’impressionnante évolution du Galaxy S8, qui a popularisé le format panoramique, Samsung lui offre une descendance placée sous le signe de l’itération. N’espérez pas pouvoir différencier les deux modèles au premier coup d’œil. Et pour cause, leur design est le même, ou presque. Comme il l’a fait sur son Galaxy A8, le sud-coréen place désormais le capteur d’empreintes digitales sous le module caméra. Parallèlement à cette retouche esthétique, l’entreprise annonce un nouveau bond de la qualité photo. De quoi justifier un prix de 859 euros pour le S9 et 959 euros pour le S9+. Disponibles en précommande, ils sortiront en France le 16 mars prochain.
Samsung mise sur ses points forts
Pourquoi changer une équipe qui gagne ? Pour faire encore mieux, tout simplement. Fin 2017, le Galaxy S8 était à nos yeux le meilleur smartphone en photo. Pour creuser l’écart avec la concurrence, Samsung peaufine sa copie. Pour la première fois sur un smartphone vendu en France, l’utilisateur a la main sur l’ouverture du diaphragme de l’objectif. Du moins, en mode professionnel. En mode automatique, c’est l’appareil qui se charge de choisir la meilleure option. Deux possibilités : f/1.5 (un record) ou f/2.4.
L’ouverture à f/1.5 laisse passer le maximum de lumière, notamment pour améliorer la qualité d’image de nuit. A f/2.4, le capteur sera exposé à moins de lumière, mais pourra produire des images de meilleure qualité dans de bonnes conditions lumineuses. Cantonnés à une pièce sombre et à la pluie londonienne, nous n’avons pu évaluer l’efficacité du dispositif. L’ouverture à f/1.5 semble en revanche porter ses fruits.
L’excellence en basses lumières ?
Dans ces conditions plutôt difficiles, le capteur de 12 Mpix du Galaxy S9 a produit des images d’excellente qualité. Dans les locaux où nous avons été reçus, le fabricant a installé une boîte noire qui abritait des voitures miniatures très faiblement éclairées. Nous avons pris un cliché avec le S9, puis avec un iPhone 8 Plus. Dans ces conditions, l’avantage du S9 est évident. La fonction Multi-frame Noise Reduction – qui combine plusieurs images pour réduire le bruit numérique – semble également efficace.
Le S8 était déjà l’un des meilleurs dans le domaine de la photo en basses lumières, le S9 pourrait se distinguer encore davantage. Cette amélioration de la qualité d’image est d’autant plus appréciable qu’elle ne nuit pas à la vitesse de prise de vue. Comme son prédécesseur, le Galaxy S9 effectue la mise au point à la vitesse de l’éclair. Dans des conditions « intermédiaires », la différence avec l’iPhone 8 Plus se fait toutefois moins ressentir.
Le monde à 960 images par seconde
Pour se démarquer, Samsung pense également à la vidéo. Grâce à l’ajout de mémoire vive dédiée au processeur d’image, le S9 est capable de filmer à 960 images par seconde pour des ralentis… bien plus lents. La firme suit ainsi les traces de Sony, qui a intégré cette option dans ses derniers smartphones. Samsung y ajoute une fonction de détection automatique de mouvement, afin que le ralenti se déclenche au moment le plus opportun. Nous avons pu réaliser la vidéo ci-dessous, qui fait son petit effet.
Intelligemment, Samsung nous propose d’exporter la séquence en GIF, ou d’y ajouter une musique à la volée. Cette fonction Super Slow-mo ne changera pas votre quotidien, mais pourra apporter une réelle plus-value pour immortaliser certains souvenirs.
Joue-la comme Apple
Dans le même temps, Samsung intègre une autre innovation majeure, déjà aperçue sur le Galaxy Note 8. Comme le smartphone sorti cet été, le Galaxy S9+ est équipé d’un second module caméra, dédié au mode portrait. Avec une focale plus resserrée, il a pour avantage de moins déformer les visages, tout en appliquant un flou d’arrière-plan. Hélas, Samsung reprend les mauvaises manies du Californien en réservant cette fonction au modèle grand format. A l’heure actuelle, l’iPhone X reste donc le seul appareil (relativement) compact à profiter de cet objectif téléphoto.
La volonté de faire rivaliser le Galaxy S9 avec l’iPhone X n’est pas pour autant mise de côté. En associant le capteur photo frontal et le scanner d’iris, Samsung propose une fonction baptisée Intelligent Scan, aux icônes d’illustration fortement inspirées de celles de Face ID. La ressemblance s’arrête là dans la mesure où le S9 n’est pas équipé de capteurs 3D.
Votre visage plutôt qu’une crotte
En réalité, Intelligent Scan ne fusionne pas les technologies de reconnaissance d’iris et de reconnaissance faciale. Elle ne fait que solliciter l’une ou l’autre, selon la situation – ce qui était impossible sur le S8. Dans de bonnes conditions lumineuses, la reconnaissance faciale – plus rapide – s’activera. De nuit, le scanner d’iris – plus fiable – prendra le relai. Un fonctionnement plus efficace, mais pas mieux sécurisé. Contrairement à Face ID, Intelligent Scan ne permet pas de payer avec son smartphone.
La nouvelle version de Samsung Experience intègre également des AR Emojis. Là encore, les regards des ingénieurs de Samsung ont dû se tourner vers les Etats-Unis. Comme sur l’iPhone X, l’utilisateur peut se servir de la caméra frontale pour animer des avatars virtuels, avant de les envoyer sous forme de GIF. Alors qu’Apple nous transforme en crotte, Samsung prend le soin de définir notre avatar selon les traits de notre visage. Plus réaliste, mais pas beaucoup plus utile.
Quelques évolutions matérielles
En dépit de ses airs de Galaxy S8, le Galaxy S9 profite de quelques nouveautés. Comme évoqué plus haut, le capteur d’empreintes digitales se déporte sous le module caméra (ou le double module caméra), permettant un accès plus facile. Conçu par AKG – propriété de Samsung, le haut-parleur est certifié Dolby Atmos et permet de profiter d’un son à 360 degrés. Malgré l’environnement bruyant, la qualité sonore semblait supérieure à celle des précédents appareils de la marque.
En France, le Samsung Galaxy S9 est équipé du processeur Exynos 9810, cadencé à 2,9 GHz. Il est couplé à 4 Go de mémoire vive sur le Galaxy S9 et 6 Go de mémoire vive sur le S9+ (à chaque fois avec 64 Go de stockage extensible à 400 Go en microSD). Lors de notre benchmark sous AnTuTu 7, l’appareil est monté à plus de 245 000 points (et 92 000 points pour la partie GPU). Une hausse de l’ordre de 20% par rapport au Galaxy S8. Enfin, la firme a la bonne idée de conserver la prise casque.
Sans prendre de risques, Samsung choisit d’appuyer là où ça fait mal. Si elle se confirme, la hausse de la qualité photo pourra assurer au Galaxy S9 une place de leader incontesté et incontestable pour encore de longs mois. Tandis qu’Apple domine toujours par la qualité logicielle de ses produits, Samsung fait de la photo son principal argument de vente.
En plus des traditionnelles versions Midnight Black et Coral Blue, la marque étrenne un nouveau coloris baptisé Lilac Purple, particulièrement séduisant. Avant des tests plus poussés – dont notre mesure d’autonomie, notre seul bémol est l’absence de double module caméra sur la version la plus compacte.
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