Pour la seconde fois, Google nous a invités à Londres pour découvrir des smartphones conçus par ses soins. Pour la seconde fois, nous repartons avec une bien mauvaise nouvelle : contrairement à nos voisins italiens et allemands, nous ne profiterons pas des appareils « Made By Google », au moins dans un premier temps. Les Pixel 2 et Pixel 2 XL méritent cependant une prise en main approfondie : ils accumulent tout ce que les fabricants Android ont fait de mieux ces dernières années.
Deux formats, même fonctions
Avant de nous plaindre de la décision incompréhensible de Google, rendons hommage au fabricant américain. Malgré deux designs différents, les Pixel 2 et Pixel 2 XL proposent rigoureusement la même prestation : un écran OLED – dont les couleurs semblent particulièrement naturelles, un processeur Snapdragon 835 et un capteur photo de 12 Mpix. Contrairement à certains rivaux, Google accepte que ses clients puissent choisir le format qui leur convient sans avoir à faire le deuil d’une fonction clé.
La différence entre les deux machines est d’ordre visuelle, avec une dalle de 6 pouces plus allongée pour le Pixel 2 XL, qui reprend le format 18:9 du LG G6. En Quad HD+, elle offre une résolution légèrement supérieure à celle de l’écran Full HD du Pixel 2 : 528 ppp contre 441 ppp. Au format 16:9, ce dernier affiche de fait des bandes noires au-dessus et au-dessous de l’écran.
Une petite dose de folie
Depuis la création de son logo, Google aime les couleurs et le montre. Le fabricant se permet quelques folies sur un marché du smartphone souvent aseptisé. Parfois orange, parfois bleu, le bouton d’alimentation se distingue du reste de la coque. Les plus conservateurs opteront donc pour les versions blanches ou noires. On retrouve le jeu de matières propre à la gamme, avec une partie supérieure en verre et la majeure partie de la surface en aluminium.
Là où les fabricants – Apple compris – tendent vers des revêtements entièrement en verre, Google ne cède pas. Il faudra donc faire sans recharge par induction – impossible avec de l’aluminium, mais ces Pixel 2 nous épargnent quelques traces de doigts. Leur prise en main ne réserve qu’une surprise : les deux appareils sont très légers. Une impression confirmée par leurs fiches techniques, qui indiquent des poids de 143 et 175 grammes.
L’hommage à Samsung
Pour concevoir les nouvelles fonctions de ses Pixel, Google a picoré chez la concurrence. A défaut d’être audacieuse, la stratégie est efficace. La fonction Always On permet d’afficher des informations basiques comme la date et l’heure, sur l’écran éteint. Nous l’avions adorée lors de notre test à long-terme du Samsung Galaxy S8, nous ne pouvons qu’apprécier sa généralisation.
A l’image des autres fabricants, Google communique sur l’intégration de l’intelligence artificielle à ses smartphones. Un discours bien pratique, qui permet de surfer sur de l’innovation que personne ne voit. Sauf que grâce à son savoir-faire, Google est le mieux placé pour être crédible sur le sujet. Grâce à la fonction Lens, le smartphone analyse une image pour en tirer toutes les informations pertinentes : reconnaissance d’un visage, d’un numéro de téléphone, d’un mail etc. Un véritable clone de Bixby Vision – l’IA signée Samsung, cette fois avec une base de données gigantesque.
L’hommage à HTC
Difficile de ne pas voir la patte de HTC derrière le Pixel 2 : l’appareil est fabriqué dans les usines du taïwanais (le Pixel 2 XL est manufacturé par LG). On a souri en entendant Google présenter le « Squeeze », une fonction qui consiste à presser les tranches de l’appareil pour déclencher Google Assistant. Un gimmick identique à celui du HTC U11, pas vraiment utile au quotidien. Sur le Pixel, la pression est plus naturelle, notamment grâce à un léger retour haptique. Après l’avoir essayé, nous envisageons plus volontiers de l’utiliser que sur le U11. Malheureusement, le « Squeeze » est strictement réservé à Google Assistant : impossible de lui allouer une autre fonction.
Google a également soigné la partie sonore de son mobile en intégrant deux haut-parleurs frontaux. Un élément impossible à évaluer dans notre environnement de prise en main, dont le volume sonore était à peu près équivalent à celui d’une boîte de nuit berlinoise. Il rappelle toutefois les belles heures de la gamme One M.
L’hommage à LG
Toujours dans ce contexte nocturne, nous avons mis le module photo du Pixel à l’épreuve en basses lumières, domaine dans lequel excelle le LG G6. Nous avions également à notre disposition un Samsung Galaxy S8, pas le plus mauvais dans ces conditions.
En quelques images, le Pixel nous a bluffés, notamment par sa gestion de la dynamique et par le niveau de détails des clichés. Sur la scène ci-dessous, le Samsung Galaxy S8 ne parvient pas à gérer la différence d’intensité lumineuse entre le premier plan et le fond de la salle. De son côté, le Pixel restitue parfaitement l’atmosphère de la zone en question.
L’hommage à Apple
Même avec un unique capteur photo (12 Mpix de 1,4 μm, ouverture f/1.8), le Pixel propose un mode portrait. Contrairement à l’iPhone 8 Plus qui bénéficie d’une seconde focale plus resserrée, le Pixel 2 (comme le Pixel 2 XL) se contente d’appliquer un effet bokeh à l’image, en créant artificiellement un flou d’arrière-plan. Là encore, les premiers tests sont très prometteurs. Sans aide matérielle – un second capteur permet de mieux distinguer le premier plan du second plan, le smartphone livre une copie très propre, toujours dans des conditions très difficiles. Nous avons hâte de tester ses possibilités en plein jour.
Google rend également hommage à Apple en ajoutant des photos animées, qui intègrent quelques secondes de vidéo précédant la prise de vue. Une copie des très accessoires Live Photos d’Apple. Surtout, les nouveaux Pixel sont dépourvus de prise jack. Un dernier clin d’œil dont on se serait bien passé.
Après une heure passée avec les nouveaux Pixel, nous en voulons à Google de nous priver de smartphones aussi séduisants. Ils ne sont probablement pas les plus beaux du marché, ni les plus innovants. Mais ils font la synthèse de tout ce qui fonctionne chez la concurrence… comme sait si bien le faire Apple. Pour se procurer les Pixel 2 et Pixel 2 XL, il faudra se rendre en Allemagne. Heureusement, ils sont compatibles avec toutes nos fréquences 4G. Mais comme sait si bien le faire Apple, Google a profité du passage de la frontière pour gonfler ses prix. Outre-Rhin, il faudra débourser au minimum 799 euros, contre 649 dollars (hors-taxes) aux USA.
Lire les caractéristiques complètes du Google Pixel 2
Lire les caractéristiques complètes du Google Pixel 2 XL
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.