Du carton, du pliage et des autocollants. Voilà la drôle de formule du Nintendo Labo, le nouvel accessoire de la Nintendo Switch. Comme avec le Wii Balance Board en 2007, le Japonais innove avec un produit que personne n’attendait… et frappe encore très fort ! Entre les longues et amusantes constructions, la joie d’animer pour la première fois un objet et toutes les phases de jeu qui s’en suivent, le Nintendo Labo brille par son ingéniosité. Seule interrogation : n’y a-t-il pas un risque de lassitude ?
Bien plus drôle qu’IKEA
Deux versions différentes du Nintendo Labo seront commercialisées. Le multi-kit propose une multitude de petites expériences comme la construction d’un piano, d’une voiture télécommandée ou d’une canne à pêche, alors que le kit robot se veut plus prestigieux grâce à son sac à dos qui rend possible les interactions avec les mains et les pieds.
Au déballage, un kit Nintendo Labo est une superposition de dizaines de planches en carton. Difficile d’imaginer à quel point celles-ci peuvent devenir fun ! Nintendo a étiqueté chaque plaque d’une lettre et d’une couleur afin d’aider à mieux s’y retrouver.
On vous rassure de suite : Nintendo nous a épargné un long manuel papier à l’intérieur. Tout se passe sur l’écran de la Nintendo Switch. On insère une cartouche dans la console pour accéder à un manuel interactif sur lequel on peut zoomer, revenir en arrière, voir les mouvements en vidéo… Tout est extrêmement bien expliqué et rend l’expérience amusante. On salue les jeux de mots sur l’écran de navigation, qui devraient plaire aux enfants comme à leurs parents. La présence de ces derniers est d’ailleurs indispensable à certaines étapes de fabrication.
Pour construire un objet, le temps est assez variable. Des petits Toy-Con (le nom donné par Nintendo aux constructions) comme la voiture télécommandée prendront une dizaine de minutes, là où le kit Robot a requis 3 heures. Pour le piano ou la canne à pêche, comptez 2 heures d’assemblage. Mieux vaut être patient et prendre des pauses entre les différentes étapes. Gare cependant à ne pas tomber en rade en batterie, ou il faudra recommencer au tout début… Notons que Nintendo conseille bien de jouer avec la console branchée lors du premier démarrage de l’application.
Pendant la dizaine d’heures que nous avons passé sur le montage des différents objets, nous ne nous sommes pas ennuyés une fois. Nintendo réussit à rendre particulièrement cool la construction de modèles en carton. Une prouesse qui mérite d’être soulignée.
Des objets d’une ingéniosité incroyable
Aussi fou que ça puisse paraître : aucun des objets du Nintendo Labo n’utilise de pièces électroniques pour fonctionner. Tout se base sur du carton, du fil, des autocollants ou des élastiques. Quand on appuie sur les touches du piano avant de l’avoir fini, celui-ci ne paye pas de mine. Impossible d’imaginer que jouer de la musique sur un tel appareil pourrait devenir divertissant. Pourtant, une fois achevé, on se prend au jeu. On en oublierait presque que les pièces en carton ne sont connectées à… rien.
Pour prendre vie, les kits Nintendo Labo utilisent une fonctionnalité cachée des manettes Joy-Con : le capteur infrarouge. Grâce à des bandes réfléchissantes collées sur des bouts de carton, la manette droite est capable de suivre l’emplacement d’un objet et de le retranscrire sur l’écran de la console. Autrement dit : si vous appuyez sur une touche de piano, celle-ci se lève et la bande réfléchissante apparaît dans la vision du capteur, qui dit alors à la Switch de jouer la note. Si vous tirez physiquement sur le fil de la canne à pêche, on voit l’hameçon se soulever sur l’écran. C’est bête, mais tellement brillant.
Encore plus impressionnant : le robot. Seul jeu Nintendo Labo fait pour les téléviseurs, c’est une sorte d’appareil de semi-réalité virtuelle, mais en carton. Les mouvements des mains et des pieds sont reconnus et transforment l’utilisateur en robot façon Transformers. Là encore : tout repose sur l’ingéniosité des ingénieurs de la firme de Kyoto. On remplit des conteneurs de feuilles de papier, on leur colle des autocollants réfléchissants, et on les accroche à des ficelles reliées aux pieds et aux mains du joueur. En bougeant ses membres, la ficelle soulève le conteneur et son autocollant, ce que détecte la manette Joy-Con. Sur la télévision, le robot s’anime et reproduit alors vos mouvements.
Autre détail avec le robot : l’utilisation du deuxième Joy-Con placé sur le casque, pour passer d’un simple basculement de visière du mode 1ère personne à la 3ème personne. Là encore, Nintendo montre son attention du détail et réussit à créer une expérience immersive à partir de trois fois rien.
Des mini-jeux surtout conçus pour les enfants
Si la conception, aussi bien par son côté divertissant que par sa technicité, peut séduire petits et grands, nous nous montrons plus sceptiques sur la durée de vie des jeux. Tous les journalistes de la rédaction de 01net.com qui les ont essayé se sont assurément amusés à pêcher ou à se transformer en robot, mais aucun ne s’imagine vraiment y jouer tous les soirs. Et il est vrai qu’une fois le côté wahou passé, on se retrouve plutôt en face de mini-jeux qu’en face de véritables licences qu’on pourrait imaginer faire et refaire à l’infini.
La raison est assez simple : les jeux ciblent les enfants. Si la phase de conception est faite pour tous (et certainement plus pour les grands), les jeux n’amusent que les plus petits. Encore faut-il qu’eux aussi ne se lassent pas, ce qui ne pourra que se constater sur le long terme.
Conclusion : Nintendo continue sa folle année
Avec Nintendo Labo, la marque japonaise prouve que le succès de la Switch n’est pas qu’éphémère, et que c’est bien l’entreprise entière qui a repris du poil de la bête avec cette nouvelle génération de console. Aussi amusants à construire qu’à utiliser, les accessoires en carton sont un véritable succès qui nous ont plus que convaincus pendant nos quelques jours de test. Seule inquiétude : le temps d’investissement à la création d’un Toy-Con n’est-il pas cher payé pour des mini-jeux si répétitifs ? La possibilité de développer ses propres expériences grâce à un système de codage, ou de personnaliser les objets avec des autocollants devraient néanmoins plaire aux enfants et rentabiliser le temps de construction.
Commercialisés environ 60 et 70 euros, les packs Nintendo Labo ont un coût, c’est certain, mais leur ingéniosité fait sans peine passer la pilule. Que les petits ou grands propriétaires de Nintendo Switch se rassurent, ils ne devraient pas être déçus par ce nouveau coup de maître de l’entreprise !
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