Comment faire du Mobile World Congress 2017 un Mobile World Congress 2007 ? En invitant Nokia et BlackBerry, bien entendu. Si le premier a séduit les foules avec le Nokia 6 et un revival du 3310, le second tente un énième retour en force. Fabriqué par TCL, le KEYone tourne sous Android 7 et s’équipe d’un clavier physique. De quoi séduire les anciens ? Sur le salon, le stand n’est pas immense, mais les curieux mobilisent tous les appareils de démonstration. Ce n’est pas une prouesse, mais une bonne nouvelle pour le fabricant aux 0,0% de parts de marché.
Un (clavier) physique qui s’assume
Sur le papier, le KEYone a la même ambition que le Priv, sorti il y a un an: concilier la présence d’un clavier physique avec l’OS de Google. Cette fois, le clavier n’est plus coulissant. Il s’inscrit tout simplement dans le design de l’appareil, avec plusieurs conséquences inévitables. D’abord, la diagonale d’écran se limite à 4,5 pouces (Full HD, 431 ppp). Ensuite, les touches s’étirent en largeur pour ne pas trop nuire à l’ergonomie.
Ces sacrifices ne sont pas vains. Avec coque en gomme proche de celle du DTEK50, la préhension est solide et confortable. On manipule facilement le produit à une main, notamment grâce aux fonctionnalités du clavier. On peut faire défiler les menus en l’effleurant de droite à gauche, ou effectuer un appui long sur l’une des lettres pour lancer une application – par exemple F pour lancer Facebook. On s’y habitue facilement et les boutons de navigation deviennent presque accessoires.
Bonne endurance en perspective
Dans les cas où l’on aura d’autre choix que de passer par eux, il faudra s’habituer à une petite gymnastique entre les deux systèmes. Seul un test plus approfondi permettra de dire si c’est réellement pénalisant. La barre espace est bien exploitée puisqu’elle fait office de capteur d’empreintes digitales ou de déclencheur photo. Là encore, l’idée est bonne et paraît vite intuitive.
Plutôt prometteur, ce BlackBerry KEYone. #MWC2017 pic.twitter.com/a3OoDR8dO7
— 01net (@01net) February 27, 2017
La fiche technique de l’appareil fait preuve de raison plus que de folie. On retrouve le vaillant Snapdragon 625, qui avait assuré au Moto Z Play de bonnes performances et une autonomie démentielle. On surveillera donc l’endurance de ce BlackBerry de très près. Le modèle que nous avons eu en main était fluide, comme n’importe quel smartphone neuf en 2017. Le KEYone ne se destine pas aux joueurs, mais on s’attend à une puissance capable de satisfaire la plupart des usages.
L’appareil est équipé d’un capteur photo de 12 mégapixels de 1,55 microns. L’équipement est le même que celui du Google Pixel, qui fait de très belles choses en basses lumières. La partie logicielle jouant un rôle clef, rien ne dit que TCL et BlackBerry soient parvenus à faire aussi bien. Les quelques clichés que nous avons pu prendre sur le stand étaient bien détaillés malgré le manque d’éclairage. Pleins d’optimisme, on espère une bonne surprise.
Des habitudes à retrouver
A la fin de notre prise en main, nous en avions presque oublié l’essentiel : la saisie de texte. Nous avons testé ce nouveau clavier physique. Après de longues années de tactile, on se surprend à ne plus savoir où placer les doigts. On se rend surtout compte que le clavier est bien moins haut que celui de notre vieux Bold. Il est impossible de dire si ces difficultés sont dues à une décennie de clavier virtuel ou si l’ergonomie a souffert de cette cure de minceur. Après quelques minutes d’usage, on aurait tendance à pencher pour la première hypothèse. Il faudra passer plus de temps avec l’appareil pour en avoir le cœur net.
En admettant que le KEYone soit aussi efficace que ses aînés pour saisir du texte, quelques obstacles pourraient le priver de succès. A l’heure où LG et Samsung misent sur l’écran géant, BlackBerry prend la direction inverse. Le smartphone est également limité par un design plus ergonomique que séduisant. Un dernier élément est plus problématique: en juin, la marque avait reconnu que les ventes décevantes du Priv – 679 euros – étaient imputables à un tarif trop élevé. Le KEYone sera lancé en avril à 599 euros. C’est peut-être encore trop.
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