Après avoir snobé la France pour les deux premières générations, Google lance enfin ses smartphones Pixel dans l’Hexagone. À New York, mais aussi à Paris où l’événement était retransmis en direct, la société californienne a présenté ses Pixel 3 et Pixel 3 XL, deux appareils haut de gamme censés représenter l’expérience Android pure. Voici notre première prise en main.
Oh, la belle encoche !
Google propose deux différents formats. Un Pixel 3 de 5,5 pouces (d’une définition Full HD+) et un Pixel 3 XL de 6,3 pouces (Quad HD+). Ce dernier se distingue par une énorme encoche, complètement ridicule si on la compare à celles de la concurrence. C’est déroutant au premier regard… mais on s’y fait plutôt vite au final. Elle vient avec un avantage, celui d’étendre l’écran au format 18,5:9 (contre 18:9 pour le plus petit Pixel 3) et donc d’offrir une plus grande surface d’affichage.
Les deux versions du smartphone utilisent une dalle OLED, et sont quasiment identiques par ailleurs du point de vue du hardware, si l’on omet la capacité de la batterie, plus importante sur le XL (3430 mAh contre 2915 mAh) afin de supporter son écran plus gourmand en énergie.
Au dos du smartphone, Google ne cède toujours pas à la mode de la multiplication des modules caméra : le Pixel 3 conserve un seul appareil photo. Une particularité qui n’avait pas empêché son prédécesseur de faire des miracles l’an passé, selon nos confrères américains. Le dos du smartphone est toujours en verre, divisé en deux parties de différentes textures, une particularité esthétique présente depuis le premier Pixel, qui permet d’éviter les traces de doigts sur la surface plus mate. On remarque que le bouton latéral du smartphone est d’une couleur différente, ce qui est plutôt séduisant. Trois couleurs sont proposées : « Simplement Noir », « Résolument Blanc » et « Subtilement Rose », un peu d’humour bienvenu.
Un chargeur sans-fil « intelligent »
Google ajoute à cette troisième génération de Pixel la recharge sans-fil. Il s’agit bien du standard Qi (jusqu’à 10W), qui permet donc de recharger son appareil en le posant sur un support compatible. Ça tombe bien, la marque lance justement son Pixel Stand, un élégant accessoire qui permet d’utiliser son smartphone en position debout pendant sa recharge. Une fois posé sur un Pixel Stand, le Pixel 3 affiche des informations sur son écran comme la météo ou des informations trafic, et peut aussi servir de cadre photo. Le matin, il joue aussi le rôle d’un radio-réveil intelligent en s’éclairant progressivement.
Sous le capot, on trouve le processeur Snapdragon 845 de Qualcomm, le même qui équipe déjà la majorité des smartphones Android les plus puissants de l’année. Google se contente en revanche de 4 Go de RAM, faisant confiance à son savoir-faire en matière d’optimisation. C’est peu comparé aux autres appareils Android haut de gamme, mais identique à la mémoire vive intégrée aux derniers iPhone. Le Pixel 3 propose aussi un système de retour haptique émettant de fortes vibrations lorsqu’on glisse par exemple un curseur sur l’écran, une caractéristique propre à la gamme de Google, très appréciable. Durant toute notre prise en main, le Pixel 3 a par ailleurs assuré une navigation très fluide.
Naturellement, les Pixel 3 et 3 XL tournent sous la dernière version d’Android, baptisée Pie. On y retrouve des fonctions que nous vous avions déjà décrites, comme une toute nouvelle navigation gestuelle et un module pour vous aider à vous « désintoxiquer » de votre smartphone. Google ajoute cependant quelques nouveautés exclusives au Pixel, comme le mode « Chut » qui coupe sons et notifications lorsque le smartphone est posé, écran contre table. La fonction « Playground » permet, quant à elle, d’ajouter des personnages en réalité augmentée à ses photos et vidéos, provenant notamment des Avengers ou de Star Wars.
Enfin, « Call Screen » est un outil assez génial, qui vous offre la possibilité de laisser Google Assistant répondre à un coup de fil à votre place en cas de numéro appelant inconnu. Votre correspondant discutera alors avec le robot logiciel, et la conversation sera intégralement retranscrite à l’écrit et en temps réel par votre smartphone. Parfait pour se débarrasser des spams et autres démarcheurs par téléphone. Malheureusement, cette dernière fonction ne sera pas disponible en France au lancement.
Un appareil photo qui mise tout sur le logiciel
À l’heure où les constructeurs parient sur de triples ou quadruples modules caméra, Google s’obstine à ne conserver qu’un seul appareil photo au dos de son smartphone. Confiante en ses algorithmes, l’entreprise favorise en effet le logiciel au dépens du matériel et se démarque ainsi de la concurrence. Durant notre premier essai, la caméra de 12,2 Mpix à ouverture f/1.8 du Pixel 3 nous a complètement bluffés. Car en plus d’être très réactive, elle propose des fonctions logicielles inédites.
La plus impressionnante n’est pas nouvelle : il s’agit de la mise au point dynamique. En touchant un objet ou une personne, le smartphone continue de faire la mise au point au même endroit même si vous vous déplacez. Tellement précis que c’est vraiment surprenant.
Lorsque l’on appuie sur le déclencheur, le smartphone prend des dizaines de photos différentes et permet de modifier la mise au point ou l’effet bokeh a posteriori. Là encore, c’est extrêmement efficace, on touche l’arrière-plan d’une photo déjà enregistrée et celui-ci devient net. Une fonction qu’aucun autre flagship ne propose. Précisons que Google ne nous a pas laissé récupérer les photos prises avec le smartphone et que nous ne jugerons donc pas ici leur qualité.
Avec le Pixel 3, Google ajoute aussi de nouvelles fonctions logicielles à son appareil photo comme le mode « Top Shot ». Lorsque l’on prend un cliché, le smartphone effectue en réalité une rafale (presque une mini vidéo) et suggère celle qui est, selon lui, la meilleure image. Très pratique pour sauver une photo quand quelqu’un oublie de sourire ou qu’un promeneur passe devant votre sujet ! Le système nous a semblé plutôt efficace, même si nous n’avons pas toujours été convaincus par les photos suggérées. Il est heureusement possible de choisir soi-même parmi les images enregistrées par l’appareil.
Un autre mode comme le « Super Res Zoom » permet de zoomer sur une photo tout en conservant un très grand nombre de détails. Google utilise pour cela un algorithme qui multiplie les photos afin de collecter un maximum d’informations et compenser ensuite les zones floues. Et ça fonctionne très bien ! Le mode « Night Shift », pas encore disponible, devrait quant à lui améliorer la qualité des photos en basses lumières. Il arrivera par une mise à jour, le 15 novembre.
À l’avant, Google équipe ses Pixel 3 de deux capteurs photo 8 Mpix, le second étant associé à un objectif grand angle de 97 degrés. On peut, grâce à lui, prendre des selfies de groupe avec davantage de personnes présentes à l’écran. Une fonctionnalité que Google n’a pas inventé mais qu’il améliore réellement. Ainsi, contrairement aux autres smartphones équipés de grand angle, le Pixel 3 ne déforme pas les photos avec un effet fish-eye, toujours grâce à un algorithme. Là encore, c’est très réussi.
Malheureusement, tout ceci a un prix…
Impressionnants en photo, les Pixel 3 ont pour principal défaut leur prix élevé. Vendus à partir de 859 euros (version 5,5 pouces) ou 959 euros (version XL 6,3 pouces), les smartphones ont pour principaux concurrents les Galaxy S et Note de Samsung et les iPhone d’Apple. Un secteur haut de gamme sur lequel il est dur de se faire une place, même quand on s’appelle Google. Pour attirer des clients, la marque offre 6 mois de YouTube Music Premium à tout images, illimité et en qualité originelle, sur Google Photos, jusqu’au 31 janvier… 2022 !
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
