C’est sûrement l’un des plus beaux picoprojecteurs du marché, voire des vidéoprojecteurs tout court. Avec son look minimaliste et industriel, il affiche une personnalité que l’immense designer allemand Dieter Rams n’aurait pas renié pour un appareil qu’il aurait conçu pour Braun. Il avait fait sensation lors de sa présentation au CES de Las Vegas en janvier dernier et l’avoir désormais en main n’enlève rien à son charme, bien au contraire.
Il faut dire que ce petit parallélépipède de 13,5 x 13,5 x 8 cm a tout pour plaire, à commencer par sa finition absolument impeccable, tout en aluminium brossé et perforé. À l’avant, le plastique laqué ajoute une touche d’élégance. Sur chaque côté est fixée une barre de fer en forme de U qui tourne à 360° tout autour du projecteur. Très astucieux, ce système permet aussi bien d’être utilisé comme poignée que comme support pour élever l’appareil si besoin.
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L’ensemble est facilement transportable avec seulement 1,4 kg sur la balance. Attention toutefois, il faut ajouter à cela les plus de 400 grammes de l’alimentation. Mais si vous disposez d’un chargeur USB-C plus compact de 65 W, il est tout à fait possible de le brancher sur le port idoine situé à l’arrière du CineBeam Q, tout comme une batterie externe. Avec de telles caractéristiques, on ne peut pas s’empêcher de regretter l’absence d’une batterie interne pour en faire un picoprojecteur complètement portable et autonome.
Sans zoom, un certain recul est nécessaire
S’il est plus lourd que certains de ses concurrents aussi compacts, il a cependant l’immense avantage de projeter une image 4K (3 840 x 2 160 pixels) quand les autres se limitent au Full HD (1 920 x 1 080 pixels). Malgré tout, la puce DLP triple laser n’est pas 4K native, mais utilise bel est bien un système de wobulation pour y parvenir. La matrice est Full HD, mais en la faisant se déplacer rapidement, on obtient ainsi une image 4K.
La diagonale maximale permise par l’appareil est de 120 pouces. Son rapport de projection étant de 1,2:1 et n’étant pas muni de zoom, il faut donc un recul d’environ 2,40 m pour affiche une image de 2 m. Un paramètre à avoir en tête avant de craquer pour lui. LG annonce une durée de vie du laser de 20 000 heures. De quoi voir venir : si on la rapporte à dix ans d’utilisation, il faudra l’utiliser environ 5 h 30 par jour pour en venir à bout.
WebOS un peu lent et avec des manques
Une fois allumé et connecté à un réseau Wi-Fi, WebOS (en version 6.0) s’avère tout à fait facile à utiliser. On remarque malgré tout un manque de réactivité de l’interface, la latence est réelle lorsqu’on lance une application où lorsqu’on ouvre les réglages. Les applications des principaux services de streaming sont déjà installées, qu’il s’agisse de Netflix, Disney+, Amazon Prime Video, Apple TV+ ou YouTube. Si TF1+ et M6+ sont disponibles dans la boutique d’applications de LG, en manque toutefois une essentielle en France : MyCanal. Dommage pour un service aussi populaire dans l’Hexagone.
Pour pouvoir regarder le contenu de cette application ou d’une autre indisponible, il faudra par exemple passer par le système sans fil AirPlay 2 ou Scree Share, avec lesquels la CineBeam Q est compatible. Pour accéder à du contenu, il est également possible d’y connecter un SSD via le port USB-C et bien entendu utiliser la prise HDMI 2.1 eARC pour y brancher n’importe quelle autre source.
Une correction de trapèze sans faille
La télécommande est très ergonomique, l’ensemble des boutons tombe très bien sous le pouce. Y sont même disposé trois boutons dédiés spécifiquement à Netflix, Disney+ et Prime Video. On peut cependant lui faire trois reproches. Elle n’est tout d’abord pas rétro-éclairée, dommage pour un vidéoprojecteur qui s’utilise essentiellement dans l’obscurité. Ensuite, aucun gyroscope n’est intégré alors que WebOS est très agréable lorsqu’il est utilisé de la sorte. Enfin, son système infrarouge oblige à disposer forcément le projecteur devant soi ou en tout cas à portée. On aurait préféré une liaison Bluetooth basse consommation, certainement plus pratique.
Cela est d’autant plus dommage que le CineBeam Q embarque un procédé de correction de trapèze et de mise au point automatique qui fonctionne extrêmement bien. On peut donc facilement placer le vidéoprojecteur où on le désire, même dans un coin de la pièce, il s’occupe alors de tout pour rendre la projection symétrique et parfaitement nette. Dans ce cas, la télécommande est rapidement inopérante.
Très belle qualité d’image, en 4K
Mais heureusement, LG rattrape ces défauts ergonomiques, par une excellente qualité d’image. Malgré ses 500 lumens un peu faiblards lorsqu’il s’agit de l’utiliser en pleine lumière, le CineBeam Q s’avère très qualitatif. Le contraste dépasse ainsi les 1 500:1, largement au-dessus de la concurrence : l’essentiel des picoprojecteurs du marché ne dépasse pas les 600:1. Cela le rend donc tout de même visible en plein jour, à condition que le ciel soit couvert. En plein soleil, point de salut.
L’image 4K est nette, avec un piqué parfait et une absence totale de chatoiement que l’on retrouve parfois sur certains modèles laser. On est un peu moins convaincus par la grande majorité des modes d’image proposés, comme c’est déjà le cas sur de nombreux téléviseurs. Seuls les modes Standard et Filmmaker nous ont paru afficher des couleurs suffisamment fidèles, même si sensiblement trop froides pour ce dernier. Les autres (Sport, Vif) sont proches du grand n’importe quoi en matière de colorimétrie. Le CineBeam Q n’est pas compatible avec le HDR10+ ou le HDR Dolby Vision, mais supporte tout de même le HDR10 et le HLG.
La partie audio peu convaincante
Si l’image est convaincante, cela est complètement l’inverse pour l’audio. Avec son haut-parleur mono de 3 W, le vidéoprojecteur ne délivre pas du tout un signal agréable est intelligible. On a donc vite fait de le connecter en Bluetooth à une enceinte externe ou une barre de son grâce à son port HDMI qui le rend même compatible Dolby Atmos. Notons également que le ventilateur est loin d’être inaudible, nous l’avons même mesuré à 39 dB à un mètre de distance. Autant dire qu’il se fait bel et bien sentir durant l’utilisation.
Ce magnifique picoprojecteur est si plaisant à regarder qu’il peut tout à fait reposer sur une étagère ou une table basse quand on ne l’utilise pas. Cela d’autant plus qu’il est très facile à installer, presque instantanément, grâce à son système de correction de trapèze et de mise au point automatique. Sa qualité d’image est à la hauteur des promesses de LG, même s’il ne faut pas compter l’utiliser en pleine journée ensoleillée. On regrette en revanche la télécommande infrarouge peu pratique, la qualité audio proche du minimum acceptable et le bruit dégagé par le ventilateur. Certes, à 1 300 euros, il n’est pas donné, mais grâce à certaines promotions, il est possible de le dénicher avec une très belle réduction de 500 euros ! À ce prix-là, il devient alors très difficile de ne pas recommander ce CineBeam Q.
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