Au vu des valorisations de Yahoo!, d’Amazon…, certains analystes prédisent un retour en force des valeurs Internet, voire, pourquoi pas, la formation d’une nouvelle bulle. Pourtant, tous les pure players
Internet ayant survécu au dégonflement de la précédente bulle ne connaissent pas une renaissance aussi fulgurante. Priceline, une société cotée au Nasdaq, en est l’exemple.L’américain, hier positionné sur les enchères inversées, aujourd’hui voyagiste en ligne parmi tant d’autres, a lancé une alerte sur ses bénéfices pour le prochain trimestre. Lors de la publication des résultats du troisième trimestre,
les dirigeants de Priceline ont prévenu que les bénéfices par action se situeraient entre 2 et 8 cents à la fin de l’année, au lieu des 8 à 12 cents annoncés en juillet.Les résultats de la société sur l’année devraient se monter à 243 millions de dollars contre 240 millions en 2002. Malgré la modification de son modèle économique, Priceline n’aura réussi à engranger que 3 millions de
dollars de revenus supplémentaires.
Chute du cours et crise structurelle
Ces projections inquiètent les actionnaires, qui ont massivement vendu leurs actions le jour de cette annonce. Plus de 15 millions d’actions ont ainsi changé de mains en un jour, tandis que le cours s’effondrait à
21,66 dollars (soit une baisse de 26 % par rapport au cours de la veille). Les analystes partagent la même inquiétude, estimant que la crise que traverse Priceline est structurelle.Jefferey H. Boyd, le PDG de Priceline, a expliqué lors d’une conférence téléphonique : ‘ Nos résultats sont impactés négativement par la chute des ventes de billets d’avion en septembre, qui devrait se
poursuivre lors du prochain trimestre en raison de la saisonnalité de notre activité. Nous pensons pouvoir redresser la situation, notamment grâce à notre modèle économique mixte, basé sur la vente de tickets au détail et sur les enchères
inversées. ‘Justement, les enchères inversées ne fonctionnent plus. Sans donner plus de détails sur les chiffres, le PDG avoue que ce type de vente est sur la pente descendante depuis l’année dernière et que lors du ‘ mois
d’octobre, elles ont chuté de 15 % ‘.C’est pourquoi Priceline a décidé de se diversifier au début de l’année en ouvrant un service de vente de billets au détail ; en élargissant ainsi sa palette de services à la réservation de chambres d’hôtel ou à la location de
voitures, il espère compenser la baisse de son chiffre d’affaires.Mais Jefferey Boyd n’est plus aussi sûr d’atteindre cet objectif. Afin de regonfler les ventes de billets d’avion, le PDG a donc prévu de doter son budget publicitaire, qui se monte déjà à 10 millions de dollars par trimestre, de
3 millions de dollars supplémentaires pour le dernier trimestre.Malgré ces perspectives, Priceline reste encore valorisée à plus de 823 millions de dollars. Même si laméricain promet des résultats positifs cette année, les marchés pourraient très bien revoir sa valorisation à la baisse, tant
la concurrence est nombreuse sur le créneau du voyage en ligne.
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