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Priceline Europe conserve ses ambitions

Le site d’enchères inversées se lance officiellement en Europe, bien qu’il n’ait pas encore prouvé la viabilité de son modèle économique aux Etats-Unis. Il a obtenu un soutien financier de 25 millions de dollars de General Atlantic.

Priceline Europe s’est intronisé en concurrent officiel de Lastminute.com et de eBookers.com, à l’occasion du lancement officiel de son site européen, lundi.L’internaute déclare le prix qu’il désire payer pour le produit, et Priceline Europe (basé à Londres) propose de réserver des billets d’avions, des chambres d’hôtel ou des locations de voitures à partir d’un réseau de fournisseurs européens.En juillet, la société américaine avait annoncé son arrivée puis, en septembre, créé un site réservé à sa clientèle européenne.Priceline Europe appartient en partie à Priceline corp.. Cependant, cette dernière dispose d’une option d’achat sur le long terme pour la partie qu’elle ne détient pas encore. En revanche, les compagnies aériennes européennes et la société d’investissements General Atlantic sont entrées dans son capital.General Atlantic a signé deux chèques de 25 millions de dollars (26,5 millions d’euros) en juillet 2000 et en janvier 2001. Le site européen a notamment puisé dans ces fonds pour le lancement d’une campagne de communication télévisée au Royaume-Uni.Priceline Europe a également deux projets d’ouverture de site en Europe : d’une part l’Allemagne dans le courant 2001, puis la France. La société utilisera pour ce faire la technologie de Priceline, sous la forme d’une licence d’exploitation payée annuellement.

Ambition européenne affichée

Priceline estime que le marché européen est suffisamment porteur, à l’inverse de la Nouvelle-Zélande et du Japon où la société américaine a annulé ses plans de développement.Aux Etats-Unis, la société a généré un chiffre d’affaires de 341 millions de dollars (362 millions d’euros) au troisième trimestre 2000. Cependant, les revenus n’ont progressé que de 9 % entre fin mars et fin septembre. De plus, Priceline n’est toujours pas rentable : les pertes s’élevaient à 18,8 millions de dollars (20 millions d’euros) sur les neuf premiers mois de l’année.Jay Walker, créateur de la société, a démissionné du poste de vice-président du conseil d’administration le 31 décembre 2000. Cette décision peut s’expliquer par la chute de 99 % sur vingt mois des cours de Priceline au Nasdaq.Reste maintenant à convaincre les internautes européens habitués de Lastminute (qui a récemment racheté Dégriftour) et de eBookers de troquer la vente à prix fixe pour le modèle des enchères inversées.

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Gérald Bouchez