Borderlands est présenté par son éditeur, 2K Games, comme un ovni, comme le chaînon manquant entre le FPS et le jeu de rôle, ce qui nous offre un néologisme acronymique, le RPS pour Role Playing Shooter.
Difficile d’infirmer à coup sûr cette assertion puisque nous n’avons joué qu’en multijoueur en mode coopératif et que nous n’avons donc pas une vue d’ensemble de l’histoire. A priori, si les choses ne changent pas, ce sera d’ailleurs le seul mode multijoueur. Ne comptez pas sur les habituels deathmatchs et captures du drapeau pour vous défouler.
Impressions et dépressions graphiques
Premier contact visuel et première impression. Oui, nous sommes bien sur une autre planète, dans un monde pas forcément accueillant, avec des scorpions de quatre mètres de long qui ont sauté le petit-déjeuner et quand on sait que c’est le repas le plus important de la journée à l’autre bout de la galaxie aussi, on est en droit de s’inquiéter.
Si les graphismes sont assez jolis, si le cell-shading donne une patte reconnaissable rapidement, on a, selon les cartes et niveaux, l’impression d’un grand vide. Il y a bien un esprit Borderlands, mais la désolation des terres lointaines, plus ou moins désertiques, pourrait être moins désolée.
Des missions avec allers-retours
D’autant qu’on a l’occasion de le constater à de nombreuses reprises ce vide, car les missions impliquent systématiquement des allers-retours entre différents points de la carte. On a fait mieux pour éviter la monotonie et les questions du genre « on est perdu, faut passer par où maintenant ? ».
Certes, il y a des véhicules dans certaines maps. Dans les missions que nous avons pu mener, nous avions le choix entre un véhicule léger avec bazooka et un autre avec mitrailleuse, qui font un peu penser aux Warthog de Halo passé entre les mains de Mad Max. Mais ils sont tellement peu pratiques à conduire que rapidement, le joueur préférera y aller à pied et tant pis pour la sensation trekking en terre hostile.
Un FPS inégal
Car des monstres et bestioles rageuses, il y en a. Certes le bestiaire qu’il nous a été donné de rencontrer et de massacrer n’était pas colossal, mais il est difficile en l’occurrence de penser que cet aperçu soit représentatif de la richesse de l’ensemble.
Que ce soit contre nos amis les bêtes de l’autre bout de la galaxie ou contre des pseudo-humains, les combats sont assez souvent similaires et pas forcément très péchus. Pour tout dire il suffit souvent de reculer ou de zigzaguer vaguement pour nettoyer la zone, et ce malgré quelques respawns fréquents. On vide ses chargeurs rapidement, en étant plus ou moins précis, puisque notre première prise en main s’est faite sur Xbox 360.
Borderlands n’est pas un FPS tonique où il faut sprinter, toujours être en mouvement entre les balles qui sifflent. C’est parfois un jeu où il faut se mettre à couvert, mais pas tant que ça. Pour tout dire, est-ce parce que nos personnages étaient déjà niveau 20 et plus, mais notre équipe de quatre joueurs s’égaillait souvent, preuve que la pression n’était pas toujours au top pour que les coudes soient bien serrés. Un laisser-aller inimaginable dans un Gears of War, par exemple. Voilà pour le FPS.
Un côté RPG distillé
Le côté jeu de rôle est omniprésent mais discret. Nous avons pu découvrir des représentants des quatre classes, chacun ayant ses aptitudes, ses avantages et ses pouvoirs particuliers. Des emplacements d’armes débloqués plus rapidement pour le gros bourrin par exemple et un pouvoir de « furie ». Alors que d’autres peuvent moins porter d’armes et peuvent disparaître afin de s’approcher d’un ennemi et de le tuer d’un coup. Des différences qui offrent une expérience de jeu effectivement différente. Même si, finalement, foncer avec un peu d’adresse est parfois une bonne solution.
Autre trace omniprésente du côté RPG (Role Playing Game, jeu de rôle), le loot. Comprenez la chasse aux pièces rares, aux billets, aux nouvelles armes, etc. On passe un temps fou à faire les caisses planquées dans le moindre recoin dans l’espoir d’avoir de l’argent ou quelque chose pour s’acheter une nouvelle arme ou modifier celle qu’on porte.
La variété des armes est d’ailleurs assez impressionnante, bien que classique dans les thèmes proposés, du fusil à pompe, en passant par le bazooka pour flirter ensuite avec le fusil de sniper sans oublier les multiples armes de poing. On passe beaucoup de temps à chercher une arme qui fasse plus de dégâts, ait une bonne cadence de tir et se recharge vite. D’autant que parfois on a des surprises. Ainsi, un fusil d’assaut donnera l’impression de faire plus de dégâts qu’un lance-roquettes. Voilà qui devrait intéresser les marchands de canons.
Avis temporaire mais mitigé
En définitive, sans que cela puisse faire office d’avis définitif, ce Borderlands en mode coopératif montre un potentiel réel, que le manque de temps nous aura peut-être parfois empêché de voir, mais nous avons eu l’occasion de constater des manques.
Un manque de vie, un flottement dans l’action, une sorte de lenteur qu’on peut peut-être mettre sur le compte d’un mélange à affiner entre FPS et RPG. Comme si, bizzarement, plus par plus donnait moins. Comme si au lieu de combiner la rapidité du FPS et la profondeur du RPG, il avait gardé le vide relatif des jeux de tir et la lenteur des jeux de rôle. Un peu préoccupant quand on sait que le jeu sortira dans un peu plus d’un mois, le 23 octobre 2009.
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