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Pressé par Wall Street, IBM licencie…en silence

Utilisateurs et employés redoutent des perturbations dans la relation client.

Fin mars, ce n’était encore qu’une rumeur. Puis un courrier interne de Sam Palmisano, le nouveau président-directeur général d’IBM, est venu confirmer, en avril, ce que tout le monde pressentait : Big Blue, pressé par Wall Street de réduire ses coûts, va procéder à d’importants licenciements dans l’ensemble de ses divisions.Aujourd’hui, le processus a commencé dans une discrétion totale : pas de grande annonce ni de chiffre sur le nombre d’employés ou de sites concernés. Ce n’est que par les syndicats que l’on peut avoir des informations. L’un d’eux, Alliance@IBM, recense déjà près de deux mille licenciements dans la division serveurs, et plusieurs centaines dans la division logicielle. Dans les jours qui viennent, un millier de postes pourraient aussi être supprimés chez IGS. Et ce ne serait qu’un début. Selon le syndicat, IBM pourrait se séparer de 10 % de son effectif global, soit plus de trente mille personnes. Certaines divisions, comme le conseil ou les composants, risquent même d’être amputées à hauteur de 30 %. Enfin, il est probable que les Etats-Unis supporteront le gros des licenciements, la loi y étant moins contraignante.

Les tours de passe-passe financiers ne suffisent plus

Il faut dire que les affaires vont mal. Lors de la présentation des résultats trimestriels le mois dernier, IBM a annoncé des profits en baisse de 32 % ?” la plus importante depuis dix ans ?” et des ventes en chute libre dans la plupart des divisions. D’autant que les tours de passe-passe financiers ne suffisent plus à maintenir la rentabilité. Forbes et le New York Time ont révélé que le constructeur avait réduit artificiellement ses frais généraux en leur imputant des ventes d’actifs. Depuis le scandale Enron, ce n’est plus possible. Et comme aucune croissance ne pointe à l’horizon, Sam Palmisano s’est engagé à réduire les coûts de 1 à 2 milliards de dollars cette année. Mais il reste muet sur le nombre de licenciements.Sur le site d’Alliance, beaucoup d’employés voient déjà se profiler le spectre des années quatre-vingt-dix. IBM, dans la tourmente, avait alors procédé à ses plus importants licenciements. Reste à assurer que ceux-ci ne viendront pas perturber la relation client… comme il y a dix ans.

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Anicet Mbida