Les éditeurs de presse en ligne s’apprêtent à renforcer leur politique d’offre payante. Dès le mois prochain, le quotidien économique La Tribune proposera une formule d’abonnement couplée (édition du jour et accès illimité aux archives du journal) en dessous de 200 euros.De son côté, Le Monde devrait lancer début avril ” une zone premium par abonnement”. On évoque une formule d’abonnement papier et Web, auxquels pourraient s’ajouter des services exclusifs.Enfin, Les Echos, site pionnier de l’accès payant, expérimente depuis peu la consultation à la durée pour son service de cours de la Bourse en temps réel. Un exercice qui pourrait être bientôt étendu à la partie éditoriale du site.
Un savant mélange de gratuit et de payant
A quelques exceptions près, à défaut d’avoir été pertinent, le modèle du tout-gratuit est aujourd’hui obsolète, et les offres d’accès payant ne cessent de gagner du terrain. ” Les éditeurs de contenu venant de la radio et de la télévision restent eux très attachés au modèle gratuit, quitte à développer parallèlement des services surtaxés comme des jeux en audiotel accessibles sur leur site”, souligne Philippe Jannet, le président du Geste (Groupement des éditeurs de services en ligne), également directeur des éditions électroniques des Echos.Pour la presse en ligne, si la tendance est à un élargissement de l’offre payante, chaque éditeur semble s’être fait sa propre religion. Pragmatique, le directeur général du Monde
Interactif, Bruno Patino, avoue ne pas croire au tout-payant, mais plutôt à un modèle économique mixte. ” Il s’agit d’être progressif, explique-t-il, il faut penser à l’offre mais aussi à l’évolution de la demande.” Entre l’achat de quotidien (en version pdf ou html) et la consultation des archives, Le Monde enregistre actuellement de 700 à 1000 transactions par jour. Un chiffre à rapprocher des 250 000 visites quotidiennes relevées sur le site.
” La tendance est aujourd’hui à un élargissement de notre offre payante “, poursuit Bruno Patino. Avant d’ajouter à propos des modes de paiement en ligne, que l’attitude du journal évoluera en fonction des outils disponibles sur le marché. Sur ce dernier point, Le Monde, qui s’était adjoint les services de la solution de micro-paiement Qpass, a été échaudé quand la société américaine (aussi prestataire du New York Times et du Wall Street Journal), a annoncé l’été dernier son retrait du marché européen. En attendant mieux, une plate-forme a été développée en interne. La fin de l’aventure Qpass en Europe a également refroidi les ardeurs de La Tribune en matière de micro-paiement.
Les risques de la tarification à la durée
Aux Echos, dont le site propose un accès payant depuis 1997, le système de paiement est géré en interne, avec des possibilités de paiement à l’acte par carte bancaire, par chèque ou par prélèvement. D’autres pistes sont également explorées, à l’image des partenariats existants entre le quotidien financier, Wanadoo, et FT Entreprise, pour faciliter la facturation des achats effectués sur le site.Autre mode de tarification : la consultation à la durée, le plus souvent par l’intermédiaire d’une communication surtaxée. Une idée rejetée pour l’heure par La Tribune :” Notre lectorat se situe très majoritairement en entreprise, et si dans un premier temps la formule peut fonctionner, les sociétés ne supporteraient pas longtemps une hausse substantielle de leur facture téléphonique “, commente Emmanuel Cacheux, le directeur multimédia du quotidien économique.C’est le temps et l’expérience qui permettront à chacun de déterminer le bon modèle selon son contenu et son public. Nul doute, qu’il y aura encore quelques bouleversements avant que la presse en ligne ne trouve la bonne formule.
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