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” Press book ” privés de papier

En relations presse, internet est devenu l’outil à tout faire. Sauf créer la confiance, note Sophie Lecomte, de Yucatan.

“Aujourd’hui, avec les outils qui existent sur internet, le métier d’attaché de presse pourrait presque disparaître.” Ces propos, délibérément excessifs, sont d’autant plus surprenants qu’ils sont ceux d’une professionnelle des relations presse, Sophie Lecomte, 34 ans, de l’agence Yucatan, spécialisée dans les technologies de pointe.À l’ère des réseaux, plusieurs sites, tels que Cyperus ou encore Companynews, se sont créés pour prendre en charge ?” en lieu et place des attachés de presse ?” la diffusion, notamment auprès des journalistes, des communiqués rédigés par les services de communication externe des entreprises.

Toujours interprètes

“Heureusement, notre rôle ne consiste pas seulement à réunir et à diffuser de l’information : nous conseillons les entreprises dans leur stratégie de communication et nous faisons le lien entre celles-ci et les journalistes, qui ne parlent pas le même langage “, nuance Sophie Lecomte, qui a démarré sa carrière avant que les nouvelles technologies se soient généralisées sur les lieux de travail.En 1992, diplômée de l’Efap (École française des attachés de presse), elle fait ses premières armes chez Dominique Magder, une petite structure de relations presse, avant de rejoindre, en 2000, l’agence de conseil en communication Hopscotch, centrée sur le secteur de l’e-business.Internet est alors en plein boom, et la jeune femme s’occupe notamment des relations presse du portail Yahoo. Depuis, elle garde un pied dans l’économie numérique, puisqu’elle est actuellement responsable d’un portefeuille de trois clients dans le high-tech. Le web n’a plus de secret pour elle : “J’enrichis mes dossiers de presse avec des renseignements trouvés sur les sites des clients de l’agence et de leurs partenaires, voire dans les “newsletters” ou les magazines en ligne, explique-t-elle. Cela évite de solliciter les entreprises trop souvent.” Par ailleurs, la jeune femme reçoit, par messagerie, la compilation d’articles de presse rédigés sur ces clients, via des organismes comme Press Index ou L’Argus de la presse, et les leurs diffusent en temps réel.

Toujours plus vite

Aux oubliettes, donc, le traditionnel press book en papier. Mais internet n’a pas que des avantages : “Tout va beaucoup plus vite : nous n’avons plus vraiment de tranquillité, reconnaît Sophie Lecomte. Nos clients attendent davantage de réactivité et il devient difficile, dans ces conditions, de se ménager du temps pour s’occuper les dossiers de presse.” L’attachée de presse doit donc parfois prendre sur ses week-ends pour rédiger ces dossiers, histoire de ne pas négliger ce qui fait, selon elle, l’essence même de son métier : la rencontre de visu avec les clients et les journalistes, indispensable pour instaurer une relation de confiance.

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Sandrine Chicaud