One more thing… Depuis la mort de Steve Jobs, Tim Cook et ses équipes n’avaient pas osé recourir à cette petite ruse qui tient à coup sûr une salle et qui était la signature de Steve Jobs.
Pourtant hier, pour cette keynote volontairement placée dans la lignée des grandes refondations de l’histoire d’Apple, le patron de la société américaine a sorti cette petite phrase magique pour introduire une vidéo qui elle-même introduisait l’Apple Watch et non l’iWatch. Un produit sur lequel les équipes de Cupertino travaillent depuis « très longtemps » ont martelé à plusieurs reprises les différents représentants d’Apple, comme pour faire entendre que si leur société arrive sur le marché tardivement – alors que les autres en sont à leur deuxième ou troisième génération de montres – elle n’est pas en retard et que c’est elle qui donne le La, c’est elle qui donne l’heure.
Annoncée mais pas encore là
Qui donnera l’heure serait plus correct car la Watch ne sortira pas avant le début d’année prochaine – on pourrait presque prendre ça comme une invitation à ne pas acheter d’autres smartwatch d’ici là. L’arrivée d’ici au moins quatre mois est la raison majeure pour laquelle un halo d’incertitudes flotte encore autour de la première montre connectée d’Apple. Des lacunes en termes d’information qui font qu’on a cru comprendre qu’il faudrait la recharger tous les soirs, qu’elle ne pourra pas que très difficilement se passer de l’iPhone et qu’elle sera extrêmement ouverte à la personnalisation – notamment des développeurs tiers. En cela, c’est une bonne chose, la Watch opte pour « l’ouverture » que l’iPhone a mis sept ans à accepter.
Pour Tim Cook et Jonathan Ive, la Watch doit être une expérience personnelle, s’éloigner de l’objet high tech classique. Elle doit être « un objet high tech extrêmement personnel ». La personnalisation sera certainement aussi l’occasion de vendre des accessoires (des bracelets notamment) et autres « façades » (numérique) de montre.
Ressenti
Dans un vaste bâtiment temporaire, construit pour l’occasion, nous avons pu découvrir la Watch de plus près. Nous avons ainsi pu porter au poignet le boîtier définitif d’une Apple Watch classique, intégrant une démo et non un OS fonctionnel. Seuls des démonstrateurs portaient des Watch opérationnelles. La montre que nous avons portée était dotée d’un bracelet dont on règle la longueur à l’aide des aimants intégrés.
Première impression, la Watch est légère, peu encombrante et n’est pas aussi épaisse qu’on pouvait le penser initialement. Elle l’est moins en tout cas que certaines montres de joaillier disponible sur le marché. Comme il se doit avec un produit Apple, la finition est exemplaire et la qualité des matériaux paraît excellente.
L’écran tactile Retina est d’une grande qualité et affiche l’interface, les images et les différentes montres avec une précision incroyable. En revanche, comme sur la majorité des montres connectées, il n’est pas allumé en permanence. Il faudra donc l’activer pour lire l’heure.
La réactivité de l’interface semble très fluide et l’écran tactile paraît lui aussi prendre en compte les gestes avec vélocité.
Remonter le temps
En termes d’ergonomie, la « réutilisation » du remontoir pour interagir avec la montre est une idée de génie. Elle évite d’avoir toujours à toucher l’écran et de fait à le masquer. Ainsi plutôt que de zoomer/dézoomer en pinçant ou écartant les doigts, ce qui n’est pas pratique sur une petite dalle, on tourne légèrement la molette et l’interface affichée s’adapte. Une pression sur ce remontoir et on affiche une autre interface, etc. Le second bouton plat ne semble servir qu’à accéder aux contacts, pour ensuite les appeler ou leur envoyer un message.
Pour les appels, on peut utiliser le microphone et le haut-parleur intégré à la Watch – et éventuellement passer pour un imbécile – ou utiliser un kit main libre ou encore sortir son iPhone. Pour les messages, Siri entre dans la danse. On peut donc dicter son texte ou répondre à un SMS entrant en choisissant un des éléments de réponse proposés par rapport au contenu du texte reçu. Ainsi, si quelqu’un nous demande : « Ce soir, tu préfères un ciné ou un théâtre », on se verra offrir de répondre « Ciné » ou « théâtre », sans avoir à saisir quoi que ce soit. L’idée est bonne…
Apple a également mis au point un système de communication par dessins, tracés sur l’écran tactile, ou par émoticones qu’on peut personnaliser rapidement. Il est même possible de communiquer en envoyant des vibrations, que seul le porteur ressentira, ou le battement de son cœur… Sur ce point, après une courte démo, difficile de dire si on tient là le moyen de communiquer promptement de demain ou un simple gimmick…
Le potentiel d’un succès
Et ce potentiel gimmick, comme la dépendance appuyée à l’iPhone ou les zones de flou encore sans réponse font se poser la question : est-ce que l’Apple Watch est l’équivalent de ce qu’a été l’iPod pour les baladeurs ou l’iPhone pour les smartphones ? Est-ce que la Watch est la montre connectée qui va définir le marché, comme l’espère Apple et de nombreux analystes.
Alors que la concurrence, LG et Motorola en tête, offre désormais des produits très aboutis, après plusieurs itérations, la montre d’Apple arriverait-elle trop tard ? A-t-elle su dégager les usages qui valideront ce genre d’appareil qui se cherche encore ? A n’en pas douter, elle est déjà un succès, car c’est un produit extraordinaire et qu’elle sera la meilleure montre intelligente à coupler à un iPhone. Mais sera-t-elle la meilleure smartwatch ? Apple aura-t-il réussi à nouveau le pari de « révolutionner » un genre ? La question est ouverte et n’aura de réponse qu’en début d’année 2015…
Retrouvez l’intégralité de notre dossier sur la sortie sde l’iPhone 6 et de l’iWatch.
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