L’iMac, l’iMac et encore l’iMac. Apple semblait n’avoir qu’une réponse pour les professionnels désireux de trouver une station de travail, son tout en un. Une machine effectivement de plus en plus puissante mais qui manquait de modularité et, pour tout dire, de puissance brute pour certains usages vraiment exigeants.
Jachère du Pro
Dès lors, la mise en jachère du Mac Pro, dont les grandes lignes du design remontaient à 2003, semblait un aveu de désintérêt. Une situation d’autant plus surprenante qu’Apple semblait chérir les « pro » en déplacement avec les MacBook Pro Retina et leur déniait le droit d’avoir un Mac Pro digne des années 2010. Assez incroyable, la dernière mise à jour du Mac Pro, mineure, datait de juin 2012, et la configuration manquait de peps et d’une connectique à la hauteur.
Le Mac Pro nouveau
Aussi, quand, lors de sa conférence destinée à ses développeurs, Apple a dévoilé un nouveau Mac Pro, sorti de nulle part, la surprise a-t-elle été de taille et plutôt bonne. Non seulement la firme de Cupertino mettait-elle à jour la configuration mais elle revoyait complètement le facteur de forme de la machine. Un nouveau Mac Pro donnant une petite leçon de design industriel à tous ces fabricants de PC qui ne semblent finalement capables que de décliner à l’infini des form factors vieillissants.
Car le Mac Pro, haut de 25,1 cm et d’un diamètre de seulement 16,7 cm est bien plus compact que bon nombre de PC de bureau. Transportable, il peut-être déplacé facilement sur le plateau d’un tournage, dans la régie d’une émission ou d’un événement et même chez un client, au besoin… Mais évidemment, ses 5 Kg n’en font pas un compagnon de voyage parfait.
Hub modulaire
En revanche, que ce soit pour voyager léger ou parce que votre Mac Pro est tombé en rade en pleine production – ces choses-là arrivent – Apple a prévu qu’il soit facile de retirer le disque Flash (256 Go à 1 To) pour le glisser dans un autre Mac Pro. Le Mac Pro est facile à ouvrir et il est facile d’accéder à la Ram. A termes, Apple pourrait envisager, peut-être, (on ne tire jamais de plan sur la comète chez Apple) de proposer des mises à jour matérielles.
Mais cet aspect « partiellement » évolutif ne doit pas cacher la façon dont la firme californienne le conçoit. C’est un hub de puissance, auquel se connecteront des périphériques de stockage, d’affichage ou de production grâce aux quatre ports USB 3 et surtout aux six ports Thunderbolt 2. Six ports, soit la possibilité de brancher jusqu’à 36 périphériques en chaîne. A titre d’exemple, il est ainsi possible de brancher jusqu’à trois écrans 4K ou six écrans Thunderbolt. Sans oublier, grande première sur un Mac Pro, la sortie HDMI 1.4, qui permet de vérifier le rendu de son travail « sur l’écran HD ou ultraHD d’une chambre d’hôtel », nous expliquait un salarié d’Apple, spécialiste du montage vidéo.
Vidéo 4K mais pas que?
Le Mac Pro est évidemment une machine de production vidéo, la mise à jour 10.1 de Final Cut Pro, pour tirer pleinement partie de sa puissance, en est une preuve incontestable. La démonstration, qui nous a été faite, du montage de 16 pistes 4K, qui équivalent à 64 « angles » HD, est assez bluffante de fluidité. Il nous faudra voir ce que le modèle d’entrée de gamme est capable de réaliser. Une chose est certaine, l’application d’effets, de filtres, sans rendu, à la volée gagne un temps fou. Des tâches qui pouvaient prendre plusieurs heures auparavant sont réalisées en quelques dizaines de secondes ou minutes. « Plus le temps d’aller prendre un café », plaisantait le démonstrateur d’Apple.
Mais la vidéo n’est pas le seul secteur qu’Apple espère séduire avec sa nouvelle machine, la conception 3D ou le calcul scientifique sont également en ligne de mire. Le support de technologie comme OpenGL ou OpenCL permet d’utiliser au mieux la puissance des puces graphiques pour faciliter les calculs de rendu ou l’exécution de programmes scientifiques complexes.
Besoin de mises à jour
Le Mac Pro n’est pourtant pas encore en position de donner la pleine mesure des ses capacités. Apple le reconnaît bien volontiers. Il faudra en effet que les logiciels pro soient optimisés pour la machine. Adobe est sur le coup et a déjà fait une première mise à jour de Premiere, son logiciel de montage. D’autres éditeurs devraient suivre. Le Mac Pro sera alors peut-être la révolution matérielle et d’usage qu’il semble pouvoir être. D’ici là, nous le testerons avec nos outils, qui pourraient bien être à la peine pour le pousser dans ses derniers retranchements.
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