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La première fermeture d’usine Volkswagen pourrait être un site Audi

L’usine de Bruxelles, où l’Audi Q8 e-tron est assemblé, est dans une situation économique dangereuse. Le groupe Volkswagen n’aurait pas trouvé de solution viable pour maintenir son activité. Il pourrait s’agir de la première usine européenne du groupe allemand à mettre la clé sous la porte.

Près de Bruxelles en Belgique, Audi assemble son SUV électrique le plus abouti, un véritable porte-étendard dont les jours sont néanmoins comptés. Avec un marché européen particulièrement sensible, notamment sur la question des motorisations électriques, proposer un modèle à plus de 80 000 euros ne permet pas de faire de gros volumes. Le constructeur allemand, appartenant au groupe Volkswagen, a donc décidé de préparer le retrait de sa production, et réserver la prochaine génération du Q8 aux usines mexicaines du groupe, où le coût de production est moins élevé.

Cela dit, Audi ne remplacera pas la production du Q8 e-tron par celle d’un autre modèle dans son usine belge. Et cela a créé un gros embarras pour le groupe Volkswagen, dont les finances sont particulièrement problématiques et dont la direction cherche aujourd’hui à faire des économies qui la pousseront à prendre des mesures radicales… telle que la fermeture d’usines. Les négociations sont d’ores et déjà lancées avec les syndicats, et la tension monte.

Les inconvénients de l’usine Audi en Belgique

L’usine de Belgique pourrait représenter la première fermeture, alors que selon Automotive News Europe, aucune solution n’aurait été trouvée du côté des investisseurs. La seule solution serait alors de fermer l’usine, ou tout du moins de la revendre, alors qu’un constructeur chinois s’est déjà montré intéressé. Il s’agissait de NIO, au mois de septembre dernier. Depuis ces révélations, la marque n’a jamais donné de suite, un potentiel aveu d’échec dans les négociations. Il faut dire que l’usine possède quelques inconvénients.

Parmi les points négatifs du site de production d’Audi en Belgique, sa localisation. Situées entre des voies de chemin de fer, il n’est pas possible d’envisager un élargissement des usines, et donc des capacités de production. Toute extension rendue impossible, l’usine s’avère limitée. D’autant plus qu’elle ne se contente que d’être un site d’assemblage, où il n’est pas possible de concevoir directement les pièces. Jusqu’à présent, Audi rassemblait donc toutes les éléments du modèle en Belgique, avant de les assembler sur les châssis.

Les syndicats prennent la parole

Au final, plus de 3 000 emplois sont menacés. Et c’est à travers les syndicats que l’on découvre, selon l’agence de presse spécialisée dans le monde automobile, que la direction d’Audi et du groupe Volkswagen ne voit pas d’autres solutions que la fermeture du site. « La seule chose qu’ils veulent faire, c’est fermer l’usine le plus vite possible », déclarait Ronny Liedts, du syndicat ACV-CSC, cité par Automotive News Europe . « Aucune des alternatives ne leur convient », ajoutait-il.

« Les constructeurs automobiles voulaient faire de gros profits avec les véhicules électriques tout de suite et n’ont pas accepté que la phase de transition génère moins de dividendes et de profits », soulignait dans une autre interview à Euronews Hillal Sor, syndicaliste chez Metallos FGTB . « Ils ont donc tout misé sur des modèles de grandes tailles, très luxueux et très chers que les citoyens européens ne peuvent pas se permettre », annonçait-il, en sous-entendant bien évidemment la production du Q8 e-tron.

L’arrivée de voitures électriques à moins de 25 000 euros se fait attendre, même si le dernier Mondial de l’auto 2024 organisé à Paris montre que la tendance s’inverse, et que de plus en plus de petites citadines et berlines compactes se préparent.

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