Première publication le 4 décembre
Premier vol d’Orion, le vaisseau qui pourrait nous emmener sur Mars
La capsule Orion fait son premier vol ce jeudi. Un jour, elle pourra emmener des astronautes sur Mars.
Quarante ans après Apollo, la Nasa est fin prête pour le baptême de l’espace d’Orion, vaisseau américain qui sera capable d’emporter des astronautes au-delà de l’orbite terrestre, autour de la Lune et un jour vers Mars.
Le lancement de la capsule non-habitée de 8,6 tonnes était prévu depuis Cap Canaveral en Floride (sud-est) à bord d’une puissante fusée Delta IV à deux étages de la société United Launch Alliance à 12H05 GMT (soit 13h05, heure française), à l’ouverture d’une fenêtre de tir de 2 heures 39 minutes. Mais le vol a déjà été retardé trois fois. Une première fois à cause d’un bateau se trouvant dans le périmètre de sécurité et les deux fois suivantes à cause de vents forts.
Une nouvelle fois, le décollage est interrompu. A 14h15, c’est un souci de température sur le lanceur qui est en cause. A 14h26, c’est une valve restée ouverte qui empâche Orion de décoller. Il reste encore une heure et quatre minutes pour que la capsule et son lanceur puissent partir dans l’espace.
Orion est un peu plus gros qu’Apollo. Le module de 5,03 m peut accueillir jusqu’à six personnes pour un court trajet vers la sation spatiale internationale (ISS) mais seulement quatre pour un voyage vers la planète Mars. Il est bien évidemment plus résistant et bénéficie de tous les progrès réalisés grâce aux vols des navettes.
Ce premier vol d’essai d’un coût de 370 millions de dollars «est sans aucun doute la mission la plus importante que la Nasa effectue cette année», a souligné William Hill, administrateur adjoint de la Nasa pour le développement des systèmes d’exploration. «C’est vraiment le tout premier pas de notre voyage vers Mars», a-t-il ajouté.
Le vol, non-habité, d’aujourd’hui est destiné à tester principalement le bouclier thermique du vaisseau, qui doit résister à des températures de 2 200 degrés, ainsi que ses parachutes et ses ordinateurs de bord. Il y a aussi 1 200 capteurs pour mesurer les vibrations, le niveau de bruit et la température. Après ce premier essai, d’autres auront bien évidemment lieu mais pas dans l’immédiat.
Le prochain vol d’Orion est prévu en 2018, où il sera couplé à la fusée SLS, le futur lanceur de très grande capacité encore en cours de développement. Le premier vol habité devrait avoir lieu en 2021, avec peut-être un survol de la Lune.
En route vers Mars
Ensuite, parmi les missions potentielles envisagées par la Nasa figure une visite à un astéroïde qui aura été «remorqué» par un vaisseau automatique pour être placé sur une orbite stable près de la Lune. Et dans les années 2030, l’agence spatiale parle d’un premier voyage vers Mars, un projet qui reste toujours flou étant donné les contraintes budgétaires qui ont gelé le budget de l’agence spatiale.
Selon John Logsdon, ancien directeur du Space Policy Institute à Washington, une fois développé, Orion volera au mieux deux fois par an. Outre les vols autour de la Lune et vers un astéroïde, il pourra effectuer des missions de ravitaillement de l’ISS, il effectuera aussi probablement des rendez-vous avec des modules habitables, de plus grande capacité. Ces modules, qui restent à développer, permettront des missions habitées de longue durée vers Mars.
« Orion est seulement la première étape vers la création des capacités permettant d’aller un jour sur la planète rouge », souligne John Logsdon.
Si aucune date n’est évidemment encore fixée pour un premier voyage vers Mars, on sait que le trajet vers la Planète rouge devrait être compris entre 180 et 260 jours. Dans sa globalité, ce projet pourrait coûter entre 10 et 20 milliards de dollars.
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