Wal-Mart vient de s’engager dans la bataille du téléchargement musical. Le supermarché a dévoilé, il y a quelques jours, l’offre la moins chère du marché destinée aux internautes américains : 88 cents par morceau, sans
abonnement. Le supermarché coupe ainsi l’herbe sous le pied à Apple et sa boutique en ligne iTunes, où chaque téléchargement est facturé 99 cents.‘ 64 % de nos ventes se font via Internet. Nous considérons le téléchargement de musique comme une extension naturelle de la vente de CD que nous proposons dans nos magasins (et également en ligne,
NDLR] ‘ a expliqué Kevin Swint, responsable de la branche divertissement et média de Wal-Mart, lors de la conférence de presse dédiée à l’annonce du service de téléchargement.A ce jour,
le service propose un catalogue de 200 000 morceaux. L’offre devrait peu à peu s’étoffer jusqu’au lancement officiel du service au printemps
prochain.’ Nous allons tout d’abord recueillir les avis de nos utilisateurs pour leur proposer un service de téléchargement qui réponde à leurs attentes. ‘
‘ Une perversion de la loi sur le copyright ‘
Mais déjà, les internautes américains fustigent le service de Wal-Mart. Plus que l’interface un peu vieillotte qui rappelle celle de Buymusic.com, ce sont les clauses d’utilisation qui sont dénoncées.Wal-Mart a ainsi protégé les morceaux commercialisés par des systèmes qui en limitent l’utilisation. En effet, chaque morceau ne peut être gravé que 10 fois. De même, il ne peut être stocké sur plus de trois machines différentes
(dont le PC sur lequel la musique a été téléchargée).Le supermarché va plus loin et prévient : ‘ Vous ne pouvez “décompiler”, désassembler et redigitaliser un produit, ou tenter de craquer les protections anticopie. Vous ne pouvez utiliser ce
produit en conjonction avec un autre contenu (fournir du son à un film). ‘ Pas le droit de mixer ou compiler les morceaux donc.’ C’est une perversion totale de la loi sur le copyright. Cette loi, créée pour réguler la concurrence, est maintenant un outil pour contrôler les consommateurs ‘, conclut sur son
blog Lawrence Lessig, professeur de droit à Stanford.Même écho à la EFF (Electronic Frontier Foundation), une association défendant la propriété intellectuelle face aux nouvelles technologies. ‘ Le DRM (Digital right management) n’a rien a voir avec la prévention du
piratage ‘, prévient Fred von Lohman, un avocat de l’EFF.Ironie du sort donc, un internaute ayant acquis un morceau légalement sur Wal-Mart n’aura d’autre choix que de ‘ craquer ‘ les protections pour pouvoir le mixer ou lassocier à une vidéo de vacances. Il violera
alors la loi du DMCA (Digital Millenium Copyright Act)… de la même façon que ceux qui utilisent les réseaux de P2P pour télécharger illégalement de la musique.
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