Google est colère. Par le biais d’un billet de blog, la firme a réagi vivement à l’assaut de la Commission européenne contre son précieux bébé, Android. L’OS mobile, qui écrase la concurrence en Europe, aurait-il été l’occasion pour Google d’imposer ses services en ligne aux consommateurs du vieux continent ?
Pas du tout, selon l’entreprise américaine, qui rappelle d’abord qu’Android est open source. « Android peut-être utilisé gratuitement par n’importe qui, oui, littéralement n’importe qui » indique la firme, qui précise que ceux qui souhaitent utiliser Android ne sont pas obligés d’intégrer les services de Google qui lui sont généralement liés (comme Gmail, ou le Play Store). Il pointe notamment vers Amazon, qui avec ses appareils sous FireOS, utilise une version d’Android à sa sauce, sans aucun lien avec Google.
Mais ce n’est pas le cas de l’immense majorité des fabricants de mobiles, qui ont impérativement besoin du catalogue d’applications du Play Store pour rendre leurs appareils attractifs. Mais là encore, Google estime être parfaitement réglo : « Notre Play Store recense plus d’un million d’applications et nous avons reversé plus de 7 milliards de dollars sur l’année précédente aux développeurs et aux éditeurs ». Et d’enfoncer le clou en ajoutant que sur le Play Store, on trouve nombre d’applis éditées par ses concurrents, comme Facebook, Amazon, Microsoft ou… Expedia.
Les contrats qui lient les fabricants à Google au coeur du débat
La Commission va en tout cas regarder à la loupe les contrats –les MADA, pour Mobile Application Distribution Agreement- qui lient les fabricants de mobile à Google, lorsque ceux-ci souhaitent intégrer la suite logicielle du géant dans leurs appareils. Et à en croire des documents qui avaient été publiés lors d’un précédent procès, ils sont particulièrement drastiques : applications Google à installer obligatoirement, position de celles-ci sur l’écran d’accueil du smartphone, utilisation de Google comme moteur de recherche par défaut… La liste des exigences du géant est longue. Mais cela représente-t-il un problème de concurrence ?
D’après Mountain View, ces accords ne sont pas exclusifs, et permettent surtout aux smartphones sous Android d’être compétitifs face aux mobiles concurrents, notamment l’iPhone : « Ces accords garantissent que les consommateurs bénéficient d’une excellente expérience dès la sortie de la boite avec des applis utiles placées sur l’écran d’accueil. Combien d’entre nous pourraient tenir la journée sans logiciel de cartographie ni d’email ? »
Surtout, Google ne se prive pas d’envoyer une petite pique à son rival Apple et son modèle « fermé », qui n’a, lui, pas (encore ?) été inquiété par Bruxelles. « En comparaison avec Apple –l’entreprise de téléphonie (mobile) la plus profitable au monde-, il y a bien moins d’applications Google préinstallées sur des téléphones Android que d’applis Apple sur les terminaux IOS. » écrit la firme. Et toc !
Le bras de fer entre Bruxelles et le géant américain ne fait que débuter. Préparez le pop corn.
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