Le nombre de vidéos supprimées par YouTube a été multiplié par deux depuis le début de la pandémie. Dans un communiqué publié mardi 25 août, la filiale de Google a annoncé en avoir retiré 11,4 millions entre avril et juin 2020 – contre 6,1 millions au trimestre précédent. Sachant que ses modérateurs n’auraient pas pu pas abattre la même quantité de travail dans les nouvelles conditions sanitaires, YouTube a choisi d’en faire trop plutôt que pas assez.
« Excès de prudence »
Hors période de crise sanitaire, ses algorithmes détectent des contenus problématiques que ses équipes humaines évaluent ensuite. Si elles les décident de les retirer du site, les auteurs des vidéos concernées peuvent faire appel. Dès le début de la crise, la plate-forme a misé sur « le système automatisé pour lancer un filet plus grand afin que la plupart des contenus potentiellement dangereux pour la communauté soient rapidement retirés, en sachant que […] certaines vidéos seraient enlevées à tort », explique l’entreprise. Le filtrage automatique est certes efficace… mais bien plus grossier.
La majorité des vidéos retirées le sont pour des raisons de protection de l’enfance (près de 34 %), suivi par les arnaques (28 %) et la nudité et la pornographie (15 %). YouTube, par « excès de prudence », dit avoir lancé un filet particulièrement large sur certains sujets sensibles, comme la pédopornographie et les violences extrémistes. Les retraits de vidéos pour ces raisons ont du coup été multipliés par trois.
Pas d’« avertissement » pour les vidéastes
Les appels d’auteurs de vidéos ont doublé, mais ils ne concernent en tout que 3 % des suppressions. Dans la moitié des cas, au deuxième trimestre, ils ont abouti sur une republication du contenu, contre 25 % de janvier à mars. Pour minimiser l’impact sur les créateurs de contenu, YouTube ne leur a pas donné d’« avertissement » si leur vidéo avait été retirée automatiquement, sans intervention humaine. Le nombre de chaînes retirées (près de 2 millions) est donc resté stable.
Comme les autres réseaux sociaux, mais dans une moindre mesure par rapport à Facebook, la plate-forme mondiale est régulièrement accusée de ne pas lutter suffisamment contre les contenus problématiques ou dangereux. Tous ont déployé un arsenal de mesures pour lutter contre la désinformation autour du nouveau coronavirus ou de l’élection présidentielle américaine.
Source : Google
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