Quand on peut se la faire offrir ? Tout le monde le sait, c’est à cause de leurs dépenses marketing faramineuses que de nombreuses start-up ont coulé. Pourtant, elles auraient pu s’en passer en utilisant l’un des meilleures promotions gratuites : la presse. Comment ? En suivant l’exemple de Gator Software. Cette obscure société de la Valley distribue un logiciel gratuit censé aider les internautes à gérer leurs multiples mots de passe, numéros de cartes de crédit (pour ceux qui en ont encore une) et ?” infamie entre les infamies ?” modifie les bannières de pub affichées sur le web. Car, pour se rémunérer, Gator remplace les pubs d’origine par celles de ses propres annonceurs. De quoi faire tressaillir lesdits annonceurs et s’arracher les cheveux aux éditeurs de sites.Certes, la pub sur le web est loin d’être lucrative. Mais, comment dire, personne n’a d’autre idée en ce moment. Même l’Internet Advertising Bureau (IAB) ?” une officine d’AOL et de Double Click ?” commence à s’inquiéter et s’attaque à Gator. Exactement le but recherché. Pour se faire de la publicité, Gator n’a pas acheté de bannières. Il a utilisé le meilleur média publicitaire : la polémique. Pour la déclencher, la recette est simple : faites tenir des propos quasi insultants à votre CEO contre des cibles faciles que personne n’aime ?” la pub, Microsoft, la purée de chou-fleur ?” et attendez les retours. C’est ce qu’a réussi Jeff McFadden, la patron de Gator en évoquant la liberté de choix du consommateur et plein d’autres belles valeurs dignes de figurer dans la nouvelle traduction de la Bible. Avant même que le président de l’IAB ne réponde que Gator était anti-éthique, voire illégal, les articles faisant la promo de Gator se comptaient par dizaines ! Qui a dit qu’il n’y avait plus dinnovation dans la Silicon Valley ?
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