D’abord, rappelons ce qu’est Netflix : un peu le Spotify ou le Deezer de la vidéo -un service de vidéo à la demande sur abonnement (on appelle ça aussi de la SVOD). Et ça cartonne.
Au départ, un petit loueur américain de DVD qui a fait son entrée en Bourse en 2002. Depuis son arrivée sur le streaming vidéo, avec son service accessible à tout moment sur tous les supports possibles (télé, tablette, PC, mobile, console) il fait des heureux dans tous les pays où il est disponible. On en compte aujourd’hui 41.
Au total, Netflix a plus de 44 millions d’abonnés (plus de 40 millions d’abonnés payants dans le monde !). Mais toujours rien en France…
Qu’est-ce qu’a changé Netflix aux Etats-Unis ?
Là-bas, Netlflix a convaincu plus de 33 millions d’abonnés. Il a créé un séisme dans le paysage audiovisuel en distançant les chaînes payantes, comme HBO. C’est devenu un acteur de l’univers de la télévision à part entière. Il n’a d’ailleurs pas d’équivalent sur son secteur. Son titre en Bourse ne cesse de grimper. A 391 dollars en clôture de Bourse le 22 janvier, à la suite de la présentation des résultats de l’entreprise et de sa stratégie pour 2014.
Netflix est à ce point puissant qu’il ne se contente plus de distribuer des contenus vidéos mais produit aussi des programmes exclusifs. House of Cards, par exemple, une série lancée en début d’année, avec des têtes d’affiches hollywoodiennes… eh bien c’est lui !
Et en France, qu’en attend-on ?
Une offre de vidéo simple, accessible tout le temps, partout, sur tous nos appareils, en illimité. Et à des prix canons. Exemple, aux US, pour 8 dollars (c’est-à-dire 6 euros/mois), les abonnés ont un accès illimité à un catalogue contenant des dizaines de milliers d’œuvres.
Alors, où est-ce que ça coince ?
Forcément, les acteurs de la télé française ne voient pas d’un très bon œil l’arrivée d’un concurrent américain, puissant, créatif et agressif sur les prix.
En France, l’équivalent de Netflix, c’est CanalPlay de CanalPlus. Mais les autres grandes chaînes de télé et les fournisseurs d’accès proposent aussi leurs offres de SVOD. Ce qui fait de la France un marché déjà bien occupé.
Surtout, chez nous, la diffusion de vidéo est verrouillée par les détenteurs de droits. La « chronologie des médias » interdit la diffusion d’un film en SVOD avant un délai de 36 mois (3 ans après la sortie en salle !).
Autres freins : l’obligation de respecter un quota de 40% d’œuvres françaises, de participer au financement du cinéma, de payer la TVA… Bref, un marché compliqué pour Netflix.
Sans compter que l’accès illimité va aussi poser des problèmes de bande passante. Si les Français adhèrent massivement au service, ils vont utiliser davantage leur accès à Internet pour de la vidéo, des données très gourmandes en ressources réseau… qui coûtent cher aux opérateurs. D’ailleurs, un bras de fer entre Netflix et les fournisseurs d’accès est déjà engagé aux Etats-Unis.
Quelles sont les dernières news ?
Reed Hastings, le patron de Netflix, a confirmé que 2014 serait l’année de “l’expansion européenne“. Début janvier, notre ministre de l’économie numérique a rencontré Netflix à Las Vegas à l’occasion de son déplacement sur le salon du CES. Et a déclaré que rien n’empêchait Netflix de débarquer en France.
Mi-janvier, en marge de ses vœux à la presse, la même Fleur Pellerin nous a confié hors micro qu’il était temps que les Français puissent accéder aux films et séries plus tôt et sans limite. Ah… pouvoir ingurgiter tout Games of Throne, d’un coup, comme elle l’a fait pendant ses vacances de Noël !
Je demande toutes les vidéos que je veux, et je les ai : voilà pourquoi on rêve tant de Netflix en France. Allez, encore un peu de patience : on parle désormais de son arrivée pour le mois de septembre !
Vous pouvez retrouver cette chronique en vidéo dans le Replay de notre 01Live Hebdo du 23 janvier 2014 (rdv à 18’30 – durée 2’30 environ).
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