Des opérateurs européens majeurs sont partis en guerre contre le service Relais privé iCloud d’Apple. The Telegraph révèle que Orange, Vodafone, Telefonica et T-Mobile ont adressé une lettre commune à la Commission européenne au mois d’août dernier où ils réclamaient tout bonnement le retrait de cette technologie.
Comment fonctionne Relais privé iCloud ?
Introduite lors de la WWDC 2021, en juin dernier, et accessible, dans certains pays et régions seulement, dans iOS 15, iPadOS 15, et macOS Monterey, le service Relais privé iCloud fait partie de l’offre payante iCloud+, qui promet de surfer incognito.
Relais privé n’est pas un VPN mais un outil pour que personne ne puisse vous surveiller en ligne, pas même Apple ou votre opérateur. L’idée étant d’éviter d’être traquée et ciblé par les publicitaires en ligne. Pour y parvenir, les requêtes sont transmises via deux relais Internet distincts et sécurisés.
L’adresse IP de l’utilisateur est d’abord détectée par l’opérateur mais uniquement jusqu’au premier relais géré par Apple. Les enregistrements DNS sont chiffrés. Et le deuxième relais « génère une adresse IP temporaire, déchiffre le nom du site Web sollicité et vous connecte à ce dernier », peut-on lire sur le site d’Apple.
Une atteinte à la souveraineté numérique européenne ?
« La mise en place du relais privé aura des conséquences importantes en matière d’atteinte à la souveraineté numérique européenne », ont dénoncé en coeur les quatre opérateurs.
Ils ont également insisté sur le fait qu’ils risquaient de ne plus gérer efficacement leurs réseaux de télécommunications. Cela empêcherait « les autres réseaux et serveurs d’accéder aux données et métadonnées vitales, y compris celles des opérateurs en charge de la connectivité ».
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Ce que sous-entendent les opérateurs, c’est que si les utilisateurs d’Apple se mettaient à activer en masse Relais privé, cela rendrait difficile la conservation et la transmission des adresses IP comme le prévoit la loi.
Ils sont en effet tenus de les fournir pour identifier les auteurs d’infractions pénales. Il peut s’agir aussi bien de lutte contre le piratage, la pédopornographie ou le terrorisme. Par ailleurs, cela pourrait compliquer l’analyse des flux passant dans les équipements des opérateurs, pratiquée notamment pour améliorer la qualité de service délivrée aux abonnés.
Les opérateurs attendraient donc de Bruxelles que Apple soit classé « digital gatekeeper », c’est-à-dire un acteur dominant abusant de sa position. Une sorte de label prévu dans le futur Digital Markets Act (DMA), qui doit garantir des marchés numériques équitables, mais dont le texte est encore en cours de négociations entre les pays membres.
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