Aujourd’hui, vous irez peut-être acheter Metroid : Other M. Et, au moment de lancer l’aventure, surprise : à l’écran de titre apparaîtront deux signatures, Nintendo d’un côté et, plus étonnant, Tecmo-Team Ninja de l’autre. Qui que quoi donc ?
La Team Ninja, une équipe japonaise appartenant à l’éditeur Tecmo, s’est jusqu’alors signalée par Dead or Alive, une série de jeux de combat aux héroïnes à fortes protubérances mammaires, et Ninja Gaiden 1 et 2, des jeux d’action en latex pour joueur sado-maso. Que vient-elle donc faire dans les crédits d’une des licences les plus emblématiques de Nintendo ?
Une stratégie depuis le GameCube
Ce n’est certes pas la première fois que la firme de Kyoto confie une de ses licences phares à un autre développeur. Elle en avait même fait une stratégie sur le GameCube, afin de s’attirer des éditeurs tiers majeurs, en confiant StarFox Assault à Namco (SoulCalibur…) et F-Zero GX à Sega (Sonic, Super Monkey Ball). Mais cette fois-ci, il s’agit d’un véritable choix artistique, comme l’explique Yoshio Sakamoto, père de la série et producteur de cet épisode. « Lorsque j’ai commencé à penser à des idées pour ce Metroid, explique-t-il à son président, il y avait des choses que j’imaginais avoir du mal à faire comprendre à des employés de Nintendo. Je pense que mes idées pouvaient paraître extravagantes ou carrément irréalisables. »
Il voulait en effet un jeu d’action survitaminé, au scénario ultraprésent avec de nombreuses cinématiques. Pas vraiment la spécialité de Nintendo…
La solution, il la trouve au détour d’une partie de Ninja Gaiden, de la Team Ninja. « Ce jeu se concentrait sur le mouvement, mais les commandes étaient simples et très agréables à jouer. Je me suis donc dit qu’une équipe capable de créer un jeu de ce genre pourrait également donner vie à celui auquel je pensais. » Début 2007, scénario et projet détaillé sous le bras, il rencontre ainsi Yosuke Hayashi, jeune responsable de la Team Ninja, qui devient coproducteur et coréalisateur de Metroid : Other M.
Changement d’équipe? et de philosophie
Ce faisant, Sakamoto a donné congé à un autre sous-traitant de Nintendo : les Texans de Retro Studio, qui ont signé Metroid Prime en 2002, puis ses suites. Mais c’était sous la tutelle d’un autre ponte de Nintendo, le célèbre créateur de Mario et de Zelda, Shigeru Miyamoto. Or Sakamoto et Miyamoto ont beau concevoir des jeux pour la même société, ils n’ont pas la même vision de la série Metroid : le premier veut des cinématiques et de l’action non-stop, le second avait imposé une vue subjective pensée pour l’immersion et l’exploration.
Plus étonnant encore, en confiant le bébé à la Team Ninja, Sakomoto a surtout donné congé à… ses propres équipes chez Nintendo ! En l’occurrence celles avec lesquelles il avait conçu Metroid : Fusion (2002) et Metroid : Zero Mission (2004), tous deux sur GameBoy Advance. « La Team Ninja convenait mieux, expliquait-il en mars à Joystiq, parce qu’ils sont à fond dans les jeux d’action et qu’ils ont plus d’expérience récente sur console de salon que l’équipe de Metroid à Nintendo. » Mais, avec la Nintendo 3DS qui approche à grands pas, nul doute que les développeurs internes de Big N n’auront pas le temps de s’ennuyer…
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