Le minage de Bitcoin est régulièrement pointé du doigt. D’après plusieurs organismes de défense de l’environnement, dont Greenpeace, la crypto est une véritable catastrophe écologique. La reine des cryptomonnaies s’appuie en effet sur la Preuve de travail, un procédé très énergivore, pour sécuriser les transactions sur la blockchain.
Les mineurs doivent faire tourner de puissantes machines, les Asics, en continu, ce qui consomme énormément d’électricité. C’est pourquoi l’Europe n’exclut pas d’interdire le minage sur son territoire dans le cadre de la crise énergétique. Pour apaiser les détracteurs et les législateurs, les fermes de minage ont massivement adopté les énergies renouvelables et se dirigent progressivement vers la neutralité carbone.
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Les plaintes pour pollution sonore se multiplient
Mais, depuis l’arrivée massive des mineurs aux États-Unis, l’industrie est également épinglée pour sa pollution sonore. Les riverains des installations se plaignent en effet du bruit assourdissant généré par les infrastructures minières. L’an dernier, le comté de Washington dans le Tennessee a intenté un procès à l’encontre de Bitcoin Red Dog Technologies, une ferme de minage de bitcoins. La plainte estime que l’installation génère un bourdonnement désagréable de nature à dégrader la vie quotidienne des riverains. C’est surtout le bruit des ventilateurs de refroidissement qui est incriminé.
Peu après, ce sont les habitants de Niagara Falls, la petite ville à proximité des chutes du Niagara, qui se sont plaints de nuisances sonores. De nombreux citoyens ne parviennent plus à trouver le sommeil depuis que Blockfusion et US Bitcoin, deux sociétés spécialisées dans le minage, se sont installées à proximité. Face aux plaintes, l’administration locale a choisi d’imposer de strictes limites aux mineurs. Les fermes ne peuvent plus générer plus de 40 à 50 décibels aux abords d’une zone résidentielle afin de préserver le sommeil et la quiétude des habitants. Plusieurs sites ont été fermés dans la foulée, en attendant de pouvoir se plier aux exigences des autorités.
Notez que les plaintes ne sont pas cantonnées aux États-Unis. En Norvège, un autre pays fort apprécié des mineurs pour son abondante d’énergie hydroélectrique, de nombreux habitants s’opposent fermement à la présence de fermes de minage. C’est le cas à Sortland, une petite ville du nord du pays. À la suite des plaintes de riverains, les administrations locales ont entamé une procédure visant à obliger la fermeture des installations de KryptoVault, une société norvégienne spécialisée.
Le minage suscite la controverse dans l’Arkansas
Dans ce contexte de défiance, plusieurs comtés de l’État de l’Arkansas sont en train de légiférer à l’encontre des fermes de minage de Bitcoin. D’après un média local, les comtés font leur possible pour adopter des ordonnances d’urgence visant à réglementer le bruit émis par les centres de production de cryptomonnaies.
Apparemment, les autorités locales veulent agir avant l’entrée en vigueur d’une nouvelle loi à l’échelle de l’État le 1er août 2023. Cette législation va limiter les réglementations que les gouvernements locaux peuvent mettre en place pour encadrer l’industrie du minage. Le texte de loi doit « clarifier les lignes directrices nécessaires pour protéger les mineurs contre les réglementations et les taxes discriminatoires ». Une fois que la loi sera entrée en vigueur, les mineurs seront soumis aux mêmes règles que les centres de données. De facto, les autorités locales ne pourront mettre en place des lois spécifiques visant à éloigner l’industrie.
Pour justifier la fronde contre les fermes de minage, les comtés mettent surtout en avant la pollution sonore. Kris Kendrick, juge de paix au tribunal du collège du comté de Faulkner, précise n’avoir « aucun problème avec l’exploitation minière de cryptomonnaies », mais estime que « le niveau de bruit »représente une forme de mépris pour les voisins des fermes. La juge de paix Maree Coats abonde dans le même sens et souligne que « des personnes peuvent entendre ce son 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 depuis leur chambre à coucher ».
En agissant dans l’urgence, les comtés espèrent court-circuiter la législation décrétée par l’État et imposer des règles personnalisées aux installations de minage concernant le bruit. Selon les rapports des médias, il est surtout question d’imposer des niveaux de décibels maximaux.
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Source : Arkansas Democrat Gazette