Pourquoi Meta vient de dissoudre son équipe dédiée à l'IA responsable

Meta est bien décidé à se faire une place dans le monde de l’intelligence artificielle. Tout en multipliant les projets destinés au secteur de la recherche, le géant de Menlo Park travaille sur une IA générative qui devrait s’imposer comme une alternative à ChatGPT. Le chatbot, baptisé Meta AI, viendra enrichir les célèbres réseaux sociaux du groupe, à savoir Instagram et Facebook, dans un avenir proche.

En amont, Meta a mis en place une équipe entièrement dédiée à la conception d’une intelligence artificielle considérée comme éthique et responsable. Dès 2019, la division « Responsible AI » (RAI) a été chargée d’anticiper et de prévenir les dommages associés à l’essor de l’IA. L’équipe devait par exemple fournir des recommandations en matière de sécurité et de prudence aux autres divisions.

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Meta cherche à réduire les coûts

Quatre ans après sa création, et alors que le grand boom de l’IA vient de se produire, Meta a choisi de dissoudre la division. D’après The Information, qui a consulté un mémo interne de l’entreprise, Meta a décrété un grand remaniement des équipes consacrées à l’IA, le nouveau cheval de bataille du groupe il y a quelques jours.

Cette décision intervient dans un contexte de réduction des coûts. Depuis l’an dernier, Meta est en effet contraint de limiter les dépenses, à la suite d’une série de déconvenues financières. La firme a notamment été obligée de licencier une partie de son personnel, tout en réalisant des coupes budgétaires drastiques. Meta a par exemple congédié de nombreux salariés de Reality Labs, la division consacrée au métavers. Au total, Meta s’est séparé de plus de 20 000 employés en sept mois.

Focus sur l’IA générative

Comme l’indique le mémo interne, les employés de « Responsible AI » (RAI) vont être réaffectés au développement de l’IA générative de Meta. Ceux-ci vont rejoindre une équipe formée en février dernier pour répondre à l’émergence de ChatGPT. Certains des salariés seront par contre incorporés à l’unité d’infrastructure d’IA de Met. Cette division est chargée de concevoir les systèmes et les outils qui sous-tendront les services d’IA du groupe. Elle est surtout responsable de la création du MTIA v1, le premier accélérateur d’inférence d’intelligence artificielle, le Meta Training and Inference Accelerator(MTIA). Il s’agit d’une puce capable d’optimiser la manière dont l’IA applique ce qu’elle a appris à de nouvelles données pour faire des prédictions ou des analyses.

Notez que Meta n’est pas le premier géant de la technologie à tirer un trait sur l’équipe en charge de l’éthique de l’IA. Il y a quelques mois, Microsoft, qui commençait à se faire une place dans le monde de l’IA grâce à OpenAI, s’est également délesté de son équipe dédiée à l’IA responsable. Ces évictions font partie de la dernière vague de licenciements décrétée par l’entreprise, qui a touché 10 000 employés. C’est aussi le cas de Google, qui a progressivement désossé l’équipe chargée de l’éthique en limogeant les deux codirectrices de la cellule, Timnit Gebru et Margaret Mitchell, il y a deux ans.

Dans un communiqué relayé par The Information, un porte-parole précise que Meta « continuera à prioriser et à investir dans le développement sûr et responsable de l’IA ». En dépit de la dissolution de l’équipe « Responsible AI » (RAI), le titan californien s’engage à « soutenir les efforts pertinents en matière de développement et d’utilisation responsable de l’IA ».