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Pourquoi les géants du PC veulent quitter la Chine

Dans la guerre commerciale qui oppose les Etats-Unis et la Chine, les marques informatiques prennent leurs précautions et demandent à leurs sous-traitants taïwanais de délocaliser leurs usines hors de l’Empire du milieu.

Liés par des contrats commerciaux dans tous les sens, les Etats-Unis et la Chine n’en sont pas moins en guerre. Une guerre commerciale qui fait rage à coup de hausse des frais de douane, les derniers en dates étant évalués, côté américain, à 200 milliards de dollars (oui milliards !) à l’encontre de produits en provenance de l’empire du Milieu. Dans le panier des produits concernés par ces taxes, on retrouve les ordinateurs fixes, mais pas encore les PC portables ni les tout-en-un. Mais cette donne pourrait changer, ce qui incite les constructeurs informatiques à prendre les devants. Selon la publication taïwanaise Digitimes -très renseignée sur le sujet, car Taïwan regroupe la majorité des constructeurs (les ODM) qui produisent pour les autres-, quelques marques comme HP, Dell et Apple auraient demandé à leurs sous-traitants de délocaliser au moins une partie de leurs usines chinoises dans des pays qui n’auraient pas à souffrir de ces taxes d’importation.

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Les Compal Electronics, Quanta Computer (qui produit les Macbook Air), Wistron, Inventec et autres Pegatron qui construisent l’immense majorité des PC portables commenceraient déjà à se mettre au diapason. Selon Digitimes, Compal aurait « réactivé » son usine du Vietnam et augmenté les capacités de son usine de Taoyuan (au nord de la capitale Taipei), Quanta Computers qui a récemment commencé la production de serveurs à New Taipei City (Taïwan) cherche un nouvel emplacement pour une autre usine, Winstron a déjà un pied aux Philippines et au Mexique, etc. En délocalisant leurs usines de Chine, les constructeurs éviteront les barrières douanières et maintiendront ainsi l’attractivité de leurs produits. Tout en répondant aussi aux soucis de sécurité que pose la Chine…

L’ombre du hack qui plane

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On peut se demander si la récente enquête – certes controversée – de Bloomberg quant à la présence de puces chinoises dans des cartes-mères de serveur n’a pas eu un impact sur la rapidité de la prise de décision.  En attendant le fin mot de l’histoire – Bloomberg n’a toujours pas pu prouver formellement la présence des puces – l’affaire a cependant ouvert les yeux des entreprises américaines : leur dépendance technologique vis-à-vis du matériel Made In China est énorme, puisque l’essentiel des cartes-mères provient de la Chine continentale. Et les entreprises américaines n’ont pas la maîtrise totale des actions des usines chinoises sur leurs produits.

Si l’ampleur de la dynamique semble très importante, la délocalisation de la production chinoise vers d’autres pays prendra du temps : selon les sources contactées par Digitimes, il faudrait entre un à deux ans pour à la fois déplacer les sites de production et remettre en place tout la chaîne logistique autour de celles-ci.

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