Hermann Hauser est mécontent, inquiet même. Le cofondateur d’ARM est plus que remonté par le rachat de son bébé par Nvidia. Après avoir mise en avant les risques pour le futur de l’entreprise et des emplois au Royaume-Uni, Hermann Hauser brandit le spectre de la souveraineté technologique. Et plus particulièrement le monopole américain dans ce domaine.
« Il n’existe aucune entreprise importante de semi-conducteurs dans le monde qui ne dispose d’une licence ARM », a détaillé, à raison, Hermann Hauser, citoyen autrichien installé au Royaume-Uni depuis les années 60.
« Nvidia pourrait se retrouver en position de quasi-monopole dans la livraison de microprocesseurs dans le monde. Ce deal […] pourrait créer un nouveau monopole technologique américain […] alors que le pays s’inquiète de plus en plus de l’influence de Google, Facebook, Netflix et Amazon sur l’économie britannique ». Une domination américaine qui met non seulement en lumière les enjeux économiques, mais aussi des enjeux politiques.
« La souveraineté technologique devient un des enjeux majeurs de la décennie », a confié Hermann Hauser au Guardian.
« Compte tenu de l’importance de notre infrastructure informatique, qui est désormais élevée au même rang de criticité que l’eau ou l’électricité, le rachat (d’ARM par Nvidia, ndr) s’apparente à un sujet relevant de la sécurité nationale », a-t-il ajouté.
Quoiqu’en position de force par sa domination technologique dans le domaine des GPU, Nvidia n’est pas assuré de pouvoir boucler son deal. Outre le fait que l’aval par l’autorité américaine de la concurrence n’est pas acquis à 100% – Apple et Qualcomm sont sans nul doute en train d’œuvrer dans l’ombre – il restera à convaincre les autorités européennes (en pleine guerre contre les Big Tech) et chinoises.
Source : The Guardian
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