De prime abord, le nouveau Gearbox tend vers l’originalité : prendre l’esthétique, l’humour, ainsi que certaines mécaniques de Borderlands, et lui appliquer des règles et objectifs de MOBA, pourquoi pas ? À l’heure où tous les FPS jouent encore la carte de la variation de tons de gris, un peu de couleur et de comédie ne font pas de mal.
Dans les faits, Battleborn a bien du mal à combler toutes les espérances placées en lui. Et d’abord par son contenu. En effet, le jeu se divise en un mode solo/coop long de huit chapitres à cinq joueurs maximum, et propose trois modes de jeu en multi, disposant chacun de deux cartes. C’est peu. Heureusement, le studio et l’éditeur comptent faire vivre leur titre avec du contenu gratuit, et une campagne DLC/season pass payant étalée sur cinq mois, ajoutant à chaque fois un chapitre de l’histoire. O.K., mais on y fait quoi, en fait ?
Des tonnes d’armes et seulement cinq vies
En gros, durant les huit chapitres de ce solo/coop, on enchaîne les arènes et on affronte les vagues adverses (justifiées par le scénario), on collecte des pierres pour (re)construire des tourelles et des pièges entre chaque assaut, on protège des drones ou systèmes, etc. Cependant, passé la construction de défenses, on retrouve des concepts déjà utilisés précédemment dans de nombreux FPS. Protéger un PNJ ou des tours n’est pas un objectif spécifique au MOBA. Aussi, c’est dans le nombre et la variété de ses « héros » (25 de base), de leurs mouvements et compétences déblocables au fur et à mesure d’une mission, que l’inspiration se fait plus prégnante.
Équipés de lames, de leurs poings, de pétoires ou d’armes moins conventionnelles, la plupart des personnages offrent des expériences de jeu assez variées, autant en termes de rythme que de portée. D’ailleurs, pour que l’équipe soit véritablement efficace sur le terrain, mieux vaut équilibrer les forces. En effet, en début de mission coop, l’équipe dispose de cinq vies, soit cinq possibilités de revivre si l’on n’est pas ressuscité par un allié après un trépas. Aussi, avoir un soigneur dans l’équipe devient rapidement indispensable, pour porter secours à ses coéquipiers en pleine bataille, et éviter de voir le nombre autorisé de ces « retours sur le champ de bataille » fondre comme neige au soleil.
Les défauts de ses grands frères
Las ! On retrouve ici les mêmes problèmes que dans les précédents jeux du studio, et notamment Borderlands. Et parmi ceux-là, sans doute le plus important, à savoir l’absence totale de sensations armes en main. Que ce soit équipé d’une arme à feu, d’une (de plusieurs) épée(s) ou à mains nues, les coups ne renvoient aucun feedback au joueur ; presque comme si l’on tapait, tirait, tranchait dans le vide. Mou. Tout aussi problématique, en raison d’une interface utilisateur chargée, des aplats de couleurs et des effets graphiques (dégâts affichés à chaque coup porté, explosions, etc.), la lisibilité s’avère franchement réduite en coop.
En multi compétitif, c’est encore pire : le chaos visuel. En comparaison, un Destiny, aussi imparfait soit-il, s’avérait parfaitement compréhensible, même lors des escarmouches opposant les joueurs à une vingtaine d’adversaires. Et on ne parlera pas de ces situations où il est impossible de se dégager d’un simple saut lorsqu’on est acculé contre un mur ou un rocher. Un choix de design absurde. Des défauts – et ce ne sont malheureusement pas les seuls – d’autant plus regrettables que l’esthétique était avenante, que certaines tirades humoristiques faisaient mouche, et que des situations originales (comme la téléportation de l’équipe dans une autre dimension) tendaient à rendre l’ensemble très sympathique.
Verdict 14/20
Jouer à Battleborn est une expérience agréable, amusante. Reste qu’après quelques heures, on se demande si tous ses systèmes d’expérience et de loot n’ont pas été intégrés dans le but unique de retenir les joueurs le plus longtemps possible…
Jouabilité 3/5 Assez simple à prendre en main, Battleborn n’offre pas assez de sensations dans l’utilisation des armes. Bref, c’est un peu mou.
Graphismes 3/5 Battleborn est propre, agréable à l’œil avec sa patte cartoon. Cependant, tout cela se fait au détriment de la lisibilité de l’action.
Bande-son 4/5 Des thèmes bien dans le ton, des doublages français plutôt réussis qui retranscrivent bien l’humour des dialogues originaux.
Durée de vie 4/5 Il faudra du temps pour tout débloquer entre les persos, les armures, etc. Cependant, à trop convoquer le loot, Gearbox en oublie un peu le contenu.
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