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Pourquoi le clavier du BlackBerry KEYone mérite votre attention

Avec son clavier physique, le nouveau smartphone BlackBerry surfe sur l’héritage des appareils des années 2000. Après plusieurs jours de pratique, il faut admettre qu’il est loin d’être désuet.

Depuis ce 1er juin, un smartphone un peu particulier est en vente. A 599 euros, le BlackBerry KEYone ne propose pas d’écran bord à bord, de processeur surpuissant ou de double capteur photo. En 2017, la marque – dont les appareils sont désormais fabriqués sous licence par TCL – mise sur ce qui faisait sa force il y a dix ans, le clavier physique. Une prise de risque importante sur un marché où le tactile est roi. Mais lorsque l’on cumule 0,0% de parts de marché, y-a-t-il encore des risques à ne pas prendre ? BlackBerry fait bien de revenir au clavier physique pour trois raisons.

Le BlackBerry KEYone
01net.com – Le BlackBerry KEYone

Parce que les gens en parlent (à juste titre)

Il y a moins d’un an, la marque canadienne mettait fin à la production du BlackBerry Classic. Entre temps, elle s’est totalement retirée de la fabrication des smartphones pour déléguer la tâche au fabricant chinois TCL, également derrière la marque Alcatel. Avant et après le Classic, BlackBerry nous avait offert le Passport et le Priv. Deux appareils également équipés d’un clavier physique, mais au succès anecdotique. Le KEYone arrive donc après une pause médiatique bienvenue, qui permet à BlackBerry de passer de la case « lassitude » à la case « nostalgie ».

Le BlackBerry KEYone
01net.com – Le BlackBerry KEYone

En aucun cas, il ne s’agit d’un « grand retour » de la marque historique, qui a lancé d’autres smartphones plus consensuels. Commercialisés en fin d’année dernière, les DTEK50 et DTEK60 se sont fondus dans la masse des smartphones Android de milieu de gamme. Le KEYone fait donc office de « vrai faux retour » d’un appareil à clavier physique, qui permet à BlackBerry de refaire parler de lui. Contrairement à l’opération de communication / coquille vide de Nokia nommée 3310, le KEYone propose des nouveautés pertinentes, même en 2017.

Parce que ça fonctionne bien

Contrairement à ce que l’on voyait sur les anciens modèles, le clavier physique du KEYone n’est pas qu’un ensemble de touches en plastique. Comme sur les Priv et Passport, elles permettent de faire défiler une page Web. La barre espace abrite aussi le capteur d’empreintes digitales et peut être utilisée pour prendre une photo. Enfin, chaque touche peut faire office de double raccourci en lançant une application après un appui bref, une autre après un appui plus long. Pour peu que l’on se donne la peine de les utiliser, tous ces raccourcis sont utiles au quotidien. Après une semaine d’utilisation, ils parviennent presque à démontrer que le tout tactile n’est pas forcément la meilleure solution ergonomique.

Bien que le smartphone soit fabriqué par TCL, le clavier physique profite du savoir-faire de BlackBerry, à l’image du moteur de suggestions très efficace. Un peu résistantes à notre goût, les touches nécessitent un temps d’adaptation. Celui-ci est probablement proportionnel à votre année de naissance : si vous avez grandi avec un iPhone ou un Samsung, vous aurez l’impression de tenir une brique dans la main. Si une suite de chiffres et de lettres de type « 2387B876 » vous parle, alors vous retrouverez rapidement vos aises.

L’auteur de ces lignes a pratiqué un BlackBerry Bold pendant plusieurs années, avec un confort de frappe jamais retrouvé sous iOS ou Android. En quelques jours, le KEYone n’a pas permis de retrouver une vitesse de frappe aussi impressionnante – qui pouvait atteindre celle d’un clavier pour ordinateur. Mais la résistance physique des touches fait chuter le nombre d’erreurs de saisie. En complément des bonnes prédictions du clavier BlackBerry, l’expérience est supérieure à celle de la plupart des claviers virtuels.

Parce que c’est ce que BlackBerry fait de mieux

Pour BlackBerry / TCL, le retour au clavier physique n’est pas qu’un choix. Actuellement, le fabricant chinois n’a pas les armes pour s’imposer face à Samsung, LG ou Huawei. Malgré l’intégration du même capteur photo que celui du Google Pixel, le traitement logiciel ne permet pas d’offrir des clichés aussi bons. Loin de là. Le KEYone ne gagnera pas non plus la bataille du design, remportée par le Galaxy S8, ou, dans une moindre mesure, le LG G6.

Le BlackBerry KEYone
01net.com – Le BlackBerry KEYone

Alors que les smartphones semblent voués à s’effacer derrière un écran géant, le contre-pied de BlackBerry est à prendre comme une fatalité parfaitement exécutée. Le produit ne s’adresse pas à toutes les générations – ne songez même pas à l’offrir à un lycéen. Son prix – plus modéré que celui du Priv mais encore trop élevé – pourrait aussi lui porter préjudice.

Notre avis très positif sur le retour à ce mode de saisie ne signifie pas que nous sommes ébahis par un smartphone qui souffre d’autres faiblesses. Mais dans un environnement où les nouveautés sont de plus en plus monotones, cette incursion nostalgique reste pertinente. Bien entendu, elle ne pouvait venir que de l’ancienne gloire canadienne.

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Raphaël GRABLY