Les puces pour ordinateurs sous Windows qui affrontent frontalement les Apple M2 existent bel et bien. Et pour sa prochaine génération, qu’on attend sous le nom Snapdragon 8cx Gen 4, Qualcomm aurait une grande idée : réserver 8 lignes PCIe 4.0 afin de permettre aux constructeurs d’intégrer des cartes graphiques en combinaison avec son CPU. Les dernières NVIDIA GeForce RTX 40 ou les dernières AMD Radeon 7000 — toutes deux en version mobile bien sûr — pourraient ainsi rejoindre l’univers ARM. C’est le fuiteur Za_Raczke, repéré par Frandroid, qui a dévoilé l’information sur Twitter.
Leak: update on Qualcomm's Apple M rival – 8cx Gen 4, codename Hamoa 🧵 pic.twitter.com/1tptCk8ghf
— kamila 🌸🏳️⚧️ (@Za_Raczke) January 20, 2023
Ces informations sont évidemment à prendre avec des pincettes, mais le développeur avance que la prochaine puce haut de gamme destinée aux PC Windows chez Qualcomm, nom de code Hamoa, proposerait 8 cœurs performances à 3,4 GHz pour 4 cœurs efficients à 2,5 GHz. Ces cœurs seraient les fameux Oryon développés par Nuvia, l’entreprise rachetée récemment par Qualcomm.
Le Snapdragon 8cx Gen 4 pourrait tout changer
Il pourrait aussi accueillir jusqu’à 64 Go de RAM LPDDR5x 8-channels, et serait compatible avec la nouvelle génération de Wi-Fi 7 — avec, en prime, un modem 5G X65 optionnel. Côté stockage, Qualcomm arrangerait les constructeurs en leur permettant de passer à côté d’un contrôleur NVMe et plutôt profiter d’un contrôleur UFS 4.0 avec 2 lignes PCIe réservées, pour jusqu’à 1 To de stockage. La puce serait assez proche d’une Apple M1 dans son architecture, avec tout ce qu’il faut de support du Thunderbolt 4 — via 3 ports USB 4.0 compatibles DisplayPort 1.4a — ou encore l’encodage/décodage du AV1, la nouvelle méthode de compression vidéo qui équipe les GPU Intel, AMD et Nvidia de dernière génération.
Plus intéressant encore : malgré ces capacités, le Snapdragon 8cx Gen 4 devrait conserver le GPU Adreno 740 déjà intégré au Snapdragon 8 Gen 2 que nous avons testé sur le dernier RedMagic. Il supporterait les librairies DirectX 12, Vulkan 1.3, OpenCL et DirectML.
Ce n’est pas le sens du vent
Il faut toutefois le reconnaître : nous sommes dubitatifs face à cette nouvelle information. Qualcomm est un acteur du mobile avant tout, dont la philosophie a toujours été de réunir l’intégralité des composants sur un même SoC de manière à optimiser la consommation du système. Permettre l’intégration d’un GPU en parallèle n’irait pas seulement contre cette philosophie ; ce serait également l’admission d’une défaite quant à la course à la puissance de sa gamme Adreno, alors qu’elle est aujourd’hui le porte-étendard des expériences vidéoludiques sous Android et l’une des plus importantes marques de fabrique de Qualcomm. Le constructeur ferait donc un pas en arrière dans son évolution, lui qui a toujours cherché à être indépendant.
L’argument principal des SoC ARM est d’offrir de la puissance pour une consommation énergétique bien moindre. C’est ce qui permet aujourd’hui aux MacBook d’être plébiscités : leur rapport performance/autonomie est phénoménal, et n’a toujours pas été atteint par leurs rivaux utilisant encore les SoC x86-64 traditionnels. C’est évident : les constructeurs comme les fondeurs cherchent à contrecarrer cet argument commercial majeur aux yeux du grand public, avant même de s’attaquer à la puissance. La mobilité est le nerf de la nouvelle guerre ARM.
Un SoC Qualcomm allié à un GPU NVIDIA GeForce ou AMD Radeon est une idée intéressante. On a même espoir de voir cette évolution à l’avenir. Mais en l’état, l’intégrer sur un PC Windows ARM serait un non-sens tant la plate-forme n’est pas prête. De telles puces graphiques voraces en énergie tueraient dans l’œuf l’argument de l’autonomie, quand l’OS ARM de Microsoft n’a toujours pas réglé ses soucis de performance avec les applications x86 ou x64 traditionnelles. La couche d’émulation de Windows 11 ne fait tout simplement pas le poids face à la traduction à la volée du code proposée par Rosetta 2 sous macOS. Pourquoi donc complexifier ce lien en y ajoutant un GPU déporté, qui devra lui aussi subir cette faiblesse dans la majeure partie des cas d’utilisation gaming ?
De la précipitation ?
Reste un argument en la faveur de cette actualité qu’il est aussi difficile d’ignorer : ce marché s’emballe parfois bien vite. Et justement, le meilleur exemple de cela est le lancement de Windows On ARM, propulsé par l’alliance entre Qualcomm et Microsoft. Les premiers PC ARM dévoilés en 2017 et sortis en 2018 utilisaient en effet les Snapdragon 835 de 2016, pourtant dédiés aux mobiles, alors que Windows 10 n’arrivait encore qu’à émuler les applications 32 bits aujourd’hui vieillissantes. L’émulation du 64 bits n’est arrivée que fin 2021, soit cinq ans après.
De même, ce ne serait pas la première fois que l’on verrait un concepteur de SoC s’allier avec un grand nom des cartes graphiques. La division Exynos de Samsung l’a déjà tenté avec AMD, bien que ces derniers ne se soient occupés que de la partie GPU du SoC. Si le géant coréen a accepté une telle alliance pour tenter de contrer Qualcomm, on peut imaginer que Qualcomm soit également prêt à le faire pour tenter de contrer Apple.
Par ailleurs, on a appris récemment que les ventes dans l’univers PC ont fortement décliné en 2023, après deux années de ventes boostées par la crise sanitaire. Dans un contexte de croissance, on aurait pu imaginer que les marques soient motivées à agir avant de réfléchir, mais ce n’est pas le cas ici. Si ARM prend le pas sur les SoC x86-64 traditionnels un jour, cette alliance aura tout lieu d’être. Mais en l’état, on a du mal à y croire.
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Source : Frandroid
Je pense que le principal problème de Windows on ARM n’est pas le hardware mais le software. Microsoft en assurant une compatibilité descendante ne peut pas atteindre l’optimisation d’Apple. Malheureusement pour elle, Microsoft n’a pas le choix de faire autrement.