On se doutait que l’amende serait lourde. Google vient d’être condamné par la Commission européenne pour abus de position dominante ce 27 juin 2017 à verser la somme record de 2,42 milliards d’euros. Le service en cause dans cette affaire : Google Shopping. Mais qu’est-ce qui lui vaut une telle sentence ?
Le géant américain, estime l’exécutif européen, a profité de sa position dominante dans la recherche en ligne pour favoriser son comparateur de prix. Il n’a pas fourni de possibilités de concurrence loyale à ses concurrents. « Et surtout, il a empêché les consommateurs européens de bénéficier d’un réel choix de services et de tirer pleinement profit de l’innovation », a précisé la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, dans un communiqué.
Plus de six ans d’enquête
L’enquête a démarré en 2010, année du lancement du service, après des plaintes déposées auprès de Bruxelles par des rivaux de Google, comme l’américain TripAdvisor ou le comparateur de prix français Twenga. La Commission européenne avait finalement adressé en avril 2015 une « communication des griefs » à Google qu’elle avait renforcé un peu plus d’an après.
Google s’est à chaque fois défendu en affirmant que Google Shopping était avant tout un service d’annonces publicitaires, et que par ailleurs les consommateurs, quand ils voulaient faire des achats, passaient surtout par le service de vente en ligne de l’américain Amazon, qui représente, selon Google, la moitié des recherches d’achat sur le marché européen.
Des concurrents rétrogradés dans les résultats
Mais pour la Commission européenne « Google a systématiquement accordé une position de premier plan à son propre service de comparaison de prix », en haut des résultats de recherche alors que les autres services de comparaison de prix devaient en passer par les algorithmes de Google. Certains ont même subi des rétrogradations. Une perte soudaine de 90% des clics a ainsi pu être constatée sur certains sites Web concurrents juste après leur rétrogradation, poursuit Margrethe Vestager.
« L’amende de 2,42 milliards reflète l’importance et la nature sérieuse des violations par Google des règles antitrust de l’UE », poursuit le communiqué de la Commission avant de préciser que son montant a été « calculé sur la base de la valeur des recettes que Google réalise grâce à son service de comparaison de prix dans 13 pays européens » où il est déployé.
En plus de cette amende, l’exécutif européen demande à Google de mettre fin à ces pratiques dans les 90 jours, « sans quoi elle sera soumise à des astreintes pouvant atteindre 5% du chiffre d’affaires moyen réalisé quotidiennement au niveau mondial par Alphabet, la société mère de Google ».
Dans un communiqué, Google s’est dit « en désaccord » avec l’amende infligée par l’UE et a annoncé qu’il envisageait de faire appel.
Sources :
Commission européenne, Google
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