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Kamala Harris refuse les AirPods et autres écouteurs Bluetooth, et elle a raison

Popularisés par les AirPods, les écouteurs Bluetooth ont massivement remplacé les écouteurs filaires. Pourtant, Kamala Harris reste fidèle à ses écouteurs filaires pour une raison bien précise : la cybersécurité. Selon les experts, elle n’a pas tort de garder ses distances avec le Bluetooth.

Il y a quelques jours, Kamala Harris, la candidate démocrate à la présidentielle américaine, est une nouvelle fois apparue avec une paire d’écouteurs filaires dans les oreilles en descendant les marches de l’avion Air Force Two. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes se sont demandés pourquoi la rivale de Donald Trump ne se sert pas d’une paire d’écouteurs Bluetooth, comme des AirPods par exemple.

Comme le rapporte le HuffPost américain, Kamala Harris s’est souvent fait remarquer avec des EarPods, estampillés Apple, glissés dans les oreilles et reliés à son iPhone. On l’a notamment vue avec ses écouteurs filaires durant des interviews ou des vidéos de campagne. La candidate opte depuis toujours pour des écouteurs munis d’un fil, comme avant la déferlante AirPods, et il y a une bonne raison à ça.

À lire aussi : Des pirates espionnent la police à l’aide du Bluetooth

Bluetooth et cybersécurité, un combo dangereux

D’après le site Politico, Kamala Harris est très attachée à l’utilisation d’écouteurs filaires pour des raisons de sécurité. Selon trois anciens assistants de campagne interrogés par le média, la 49ᵉ vice-présidente des États-Unis estime que les écouteurs sans fil sont « un risque pour la sécurité ». Elle insiste pour que ses équipes se servent de bons vieux écouteurs avec fil. Décrite comme prudente, Kamala Harris ne fait pas confiance au protocole Bluetooth.

Interrogée par le HuffPost, l’experte en cybersécurité Maril Vernon donne raison à la candidate démocrate. Selon elle, l’utilisation d’accessoires Bluetooth augmente les risques que les communications d’Harris et de ses collaborateurs soient interceptées :

« La connexion physique est beaucoup plus sécurisée, car elle élimine le risque que le signal sans fil soit intercepté, et il n’y a pratiquement aucune possibilité pour un attaquant d’écouter la conversation si elle utilise l’appareil et les écouteurs, à moins qu’ils ne se tiennent juste à côté d’elle et qu’ils puissent entendre physiquement à travers ses écouteurs, ou qu’ils aient compromis son appareil mobile ». 

Bien souvent, des failles sont identifiées dans la technologie Bluetooth. Ces vulnérabilités peuvent permettre à un attaquant d’espionner les appels ou les contenus audio écoutés par les utilisateurs. Pour tenter d’intercepter une communication, le pirate devrait se trouver à proximité de la cible, à la portée du Bluetooth.

Comme le révèlent les chercheurs en sécurité d’Eurecom, le standard de communication est criblé de failles. Ces vulnérabilités, présentes depuis une décennie, mettent théoriquement en danger des centaines de millions d’appareils. Les brèches identifiées permettent à un attaquant de compromettre la confidentialité des échanges entre les appareils. En d’autres termes, la vie privée est usagers est potentiellement compromise. C’est loin d’être la première fois que des chercheurs épinglent des failles dans le protocole.

Pour le chercheur Marc Newlin, une simple brèche dans le Bluetooth laisse d’ailleurs les hackers pénétrer dans les systèmes d’exploitation populaires comme Android, macOS, iOS, iPadOS et Linux. En d’autres termes, l’exploitation d’une faille Bluetooth pourrait aboutir au vol de données confidentielles… Par ailleurs, les experts ont aussi remarqué des imperfections dans le protocole qui pourraient laisser un hacker expérimenté pister et suivre à la trace les utilisateurs.

« Tout comme les connexions Wi-Fi, Bluetooth peut mettre vos données personnelles en danger si vous ne faites pas attention », note d’ailleurs la Commission fédérale des communications des États-Unis sur son site web.

Le problème du cyberespionnage

Le Bluetooth est d’autant plus problématique dans la mesure où une politicienne d’envergure, qui tente d’accéder à la Maison-Blanche, est forcément la cible d’espions mandatés par des puissances étrangères. Ces cybercriminels disposent de moyens colossaux pour dénicher de nouvelles brèches dans les technologies utilisées par leurs cibles.

« Si vous êtes élu vice-président des États-Unis, alors oui… arrêtez complètement d’utiliser le Bluetooth », résume l’expert Kevin Johnson.

De facto, il n’est pas surprenant que Kamala Harris préfère s’en tenir aux écouteurs filaires. Ce n’est d’ailleurs pas la seule précaution prise par la collaboratrice de Joe Biden depuis son arrivée à la Maison-Blanche. La démocrate privilégie en effet l’envoi de SMS à l’envoi d’un mail, qu’elle juge moins sécurisé. Sur le papier, un SMS n’est pourtant pas plus sécurisé qu’un courriel. On ignore si la politicienne se sert en fait plutôt d’une app de messagerie sécurisée, au lieu du traditionnel SMS.

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Source : HuffPost


Florian Bayard
Votre opinion
  1. Un titre intéressant de la part d’un média qui nous vante à longueur de temps ce type d’écouteurs, et fait surtout continuellement la promotion de téléphones sans prises jack..

Les commentaires sont fermés.