« Les contrôles de localisation fournis par Facebook donnent l’illusion à une personne de contrôler les données relatives à son expérience publicitaire, et non le contrôle réel. De plus, Facebook fait de fausses déclarations sur l’effet de ces contrôles. » Cette déclaration – qui a le mérite d’être claire – a été faite par Aleksandra Korolova, professeur assistante d’informatique à l’université de Californie du Sud.
Dans un article publié sur Medium, elle s’étonne de continuer à voir sur Facebook des publicités basées sur sa position géographique alors qu’elle a désactivé la géolocalisation de l’application. Elle va même plus loin, puisqu’elle explique que son profil ne contient pas la ville où elle habite, qu’elle n’a pas posté de photo sur Facebook depuis des années, qu’elle ne publie jamais de contenus comportant sa position.
Rien dans son comportement ne trahit sa position
Même sur les applications tierces du groupe telles que WhatsApp, Instagram ou Messenger, elle a désactivé la géolocalisation. Enfin, elle n’effectue jamais de recherches basées sur un critère géographique dans l’application Facebook Alors comment se fait-il qu’Aleksandra Korolova voie des publicités géolocalisées à Santa Monica, la ville de Californie où elle réside, et Los Angeles, là où elle travaille ? Pourquoi a-t-elle vu s’afficher des annonces pour des activités dans le Montana, alors qu’elle traversait le parc national de Glacier qui se trouve justement dans cet Etat ? Et pourquoi a-t-elle vu le même genre d’annonces géolocalisées lorsqu’elle s’est rendue dans le Massachussetts ou en Israël ?
Facebook a bien d’autres moyens que l’unique GPS
On pourrait presque croire que l’informaticienne est paranoïaque, sauf que ses doutes sont bel et bien avérés. En se rendant dans la rubrique « A propos des publicités Facebook », elle constate tout d’abord que le réseau social précise que la localisation des utilisateurs est aussi déterminée par « l’endroit d’où vous vous connectez à Internet ».
Mais les choses vont encore plus loin lorsqu’on consulte les documents mis à la disposition des annonceurs. Un schéma y détaille les procédés utilisés par Facebook pour mesurer les visites effectuées dans les magasins. En plus de la géolocalisation classique par GPS (qui est donc désactivée par Aleksandra Korolova), on y voit que Facebook collecte les réseaux Wi-Fi qui se trouvent autour de l’utilisateur, mais aussi le Bluetooth, qui peut être détecté par des beacons disposés dans les boutiques.
Les adresses IP fournissent des indices précieux
Avec ces données, notamment les adresses IP de connexion, il n’en faut pas plus pour que Facebook puisse extrapoler une position relativement précise d’un utilisateur, bien que la géolocalisation de son appareil soit désactivée. « Nous utilisons l’IP et d’autres informations comme les check-in ou la ville mentionnée dans votre profil, a d’ailleurs confirmé un porte-parole de Facebook auprès de Gizmodo. Il n’y a aucun moyen de désactiver entièrement la localisation pour les publicités ».
Vous voilà donc prévenus si vous pensiez cacher votre géolocalisation à Facebook. Le réseau social a donc toujours un moyen de connaître plus ou moins votre position. Une nouvelle information qui fait tâche alors que le New York Times a révélé cette semaine à quel point Facebook partage les données des utilisateurs avec ses clients, jusqu’à donner la possibilité de lire les messages privés.
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