Hong Kong voulait ramener le calme dans ses rues, le gouvernement a mis le feu aux poudres. L’exécutif de la région semi-autonome, au pied du mur, menace désormais de couper l’accès à Internet.
« Le gouvernement n’exclura pas la possibilité d’interdire Internet », a déclaré lundi 7 octobre à l’AFP Ip Kwok-him, un élu hongkongais fidèle à Pékin. « Je pense que l’une des conditions de mise en œuvre de l’interdiction d’internet serait de ne pas affecter les entreprises de Hong Kong », a-t-il tempéré.
Internet, clé de voûte de la mobilisation
Carrie Lam, cheffe de l’exécutif hongkongais à la solde de Pékin, veut par tous les moyens museler le mouvement pro-démocratie. Après avoir tenté la tactique de la décrédibilisation des militants pro-démocratie sur les réseaux, les autorités envisagent désormais couper le signal aux manifestants. En août, Twitter, Facebook et YouTube avaient supprimé des centaines de comptes relayant de la propagande chinoise.
Cette nouvelle menace intervient après trois jours consécutifs de flashmobs et d’actions non autorisées, qui ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes dans tout ce territoire semi-autonome. Le gouvernement hongkongais semble totalement dépassé.
Bank of China ou l’attaque d’un symbole
De nombreuses stations de métro ont été vandalisées et une bonne partie du réseau est restée à l’arrêt pendant le week-end. Certaines stations et boutiques n’ont pas rouvert lundi 7 octobre, jour férié à Hong Kong. Des entreprises ayant des liens avec la Chine, notamment des banques, ont également été la cible de saccages.
Le soir même, près de Kowloon, ce sont ainsi les murs de bureaux de la Bank of China, l’un des plus grands établissements bancaires publics chinois, qui ont été maculés de slogans tracés à la bombe de peinture, tandis que du mobilier était détruit.
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Le Bluetooth, relais hors connexion
Face à l’escalade de la violence dans les affrontements entre manifestants et policiers, les stratégies de contournement des autorités hongkongaises s’étoffent progressivement. Malgré l’interdiction, des rassemblements de manifestants masqués avaient eu lieu lundi après-midi dans plusieurs centres commerciaux.
Techniquement, les manifestants utilisent également des outils pour contourner la censure autoritaire de Pékin. Certaines applications, telles que Bridgefy, permettent de se connecter et d’interagir sans connexion Internet en passant par le Bluetooth. L’application connaît d’ailleurs des pics de téléchargement à Hong-Kong au fil des heurts avec la police.
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