Avec empressement, Google a annoncé sa propre alternative à ChatGPT. Baptisé Bard, le chatbot est taillé pour assister les internautes dans leurs recherches en ligne, à la manière de Prometheus, l’IA de Microsoft Bing.
Résolument prudent, Google a d’abord déployé son intelligence artificielle aux États-Unis. Par la suite, le robot conversationnel a fait son entrée dans 180 pays différents, mais uniquement dans trois langues, l’anglais, le japonais et le coréen.
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Un lancement avorté
Jusqu’ici, Bard n’a pas encore été proposé en Europe. Et malheureusement, il semble que le chatbot ne soit pas encore près de poser ses valises sur le territoire européen. La Commission irlandaise de protection des données a en effet interdit à Google de déployer son robot conversationnel dans l’Union européenne. Initialement, le géant de la recherche ambitionnait de lancer Bard dès cette semaine en Europe, entre le 12 et le 16 juin.
D’après l’autorité en charge de la supervision du RGPD, le Règlement général sur la protection des données, Google n’a pas fourni assez d’informations sur la façon dont la vie privée des internautes sera protégée. En informant l’autorité de l’arrivée de Bard, le géant de Mountain View a négligé de communiquer un « briefing détaillé, une étude d’impact sur la protection des données ou toute autre pièce justificative ». Jugée incomplète, la demande de Google a été rejetée. La commission invite l’entreprise à corriger le tir « d’urgence » en fournissant une évaluation complète et en répondant à une série de questions supplémentaires.
Google négocie avec le régulateur
Les discussions entre Google et le régulateur sont toujours en cours. Cité par nos confrères de Politico, Graham Doyle, le commissaire adjoint, indique que la Commission irlandaise partagera des informations avec d’autres agences européennes de protection données « dès que possible ».
Sans surprise, il ajoute que Bard fait l’objet d’un « contrôle continu » par ses services. Interrogé par Politico, Google confirme son intention de lancer Bard sur le sol européen en collaborant avec les agences de régulation :
« Nous avons dit en mai que nous voulions rendre Bard disponible plus largement, y compris dans l’Union européenne, et que nous le ferions de manière responsable, après un engagement avec les experts, les régulateurs et les décideurs. Dans le cadre de ce processus, nous avons discuté avec les organismes de réglementation de la protection de la vie privée pour répondre à leurs questions et entendre leurs commentaires ».
La régulation de l’IA
Ces derniers mois, l’étau réglementaire s’est considérablement resserré autour de ChatGPT, la principale IA générative du marché, en Europe. Les autorités européennes estiment que le chatbot représente une menace pour la vie privée et les données personnelles de ses utilisateurs. ChatGPT a d’ailleurs brièvement été interdit en Italie, avant qu’OpenAI ne se plie aux exigences du régulateur.
En parallèle, plusieurs enquêtes ont été ouvertes, notamment en Allemagne et en Espagne. En France, la CNIL a dévoilé un plan d’action pour mettre au pas les développeurs d’IA générative. Il prévoit surtout d’encadrer l’essor de l’IA, sans forcément passer par une interdiction pure et dure. Redoutant les autorités européennes, très à cheval sur la question des données personnelles, Google avait préféré se tenir à l’écart du Vieux Continent jusqu’ici.
Si vous souhaitez absolument tester Bard dans les plus brefs délais, il faut toujours passer des solutions de contournement. On vous conseille d’installer un VPN afin de vous localiser dans un pays où le chatbot est déjà accessible.
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Source : Politico
Vives les VPN face aux carcans européens qui décident à notre place ce qui est bien pour nous.
Nous devons tous être libre de nos choix
Vive l’Union Européenne, seule région du monde qui se soucie de la vie privée numérique de ses concitoyens.
Tout le monde n’a pas envie de voir sa vie privée étalée sur les réseaux comme les pseudo influenceurs. Je suis heureux d’être partiellement protégé par la RGDP, même si elle n’est pas parfaite. Réveillez-vous, nous ne vivons pas dans le monde numérique des bisou ours. Vous n’imaginez pas ce que les GAFAM peuvent savoir sur vous en analysant les données du Big Data avec des intelligences artificielles.