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Pourquoi Google pourrait racheter HTC

Google serait pressenti pour mettre la main sur l’activité mobile de HTC. Les deux sociétés sont partenaires depuis plusieurs années. Un rachat permettrait à Google d’internaliser la conception de ses smartphones Pixel, derniers appareils à ne pas être conçus directement par lui.

HTC bientôt dans le giron de Google ? La société californienne serait sur le point de racheter le constructeur taïwanais. Selon le Commercial Times, le principal quotidien économique de l’île, les deux parties seraient en discussions avancées concernant la seule activité mobile de HTC. La filiale Vive chargée de la réalité virtuelle ne serait pas concernée.

HTC est un partenaire historique de Google. Il avait fabriqué le premier Nexus One en 2010, la tablette Nexus 9 en 2014, le smartphone Pixel sorti l’année dernière et  probablement le Pixel 2 qui devrait être présenté avant la fin 2017. Ces appareils font office de plate-forme de référence auprès des utilisateurs et des constructeurs à chaque sortie d’une nouvelle version d’Android, à défaut de connaître de vrais succès populaires.

HTC, proie idéale de Google

Depuis plusieurs années, HTC est malgré tout une marque en grande difficulté. Sa part de marché mondiale est passée en dessous des 2 %, tandis que sa capitalisation boursière s’est effondrée. En 2011, à son pic historique, la société valait 32,2 milliards de dollars, elle ne représente désormais plus que 1,8 milliard de dollars. Et l’activité ne semble pas être en voie de reprise. Ses revenus ne représentent plus que 84 millions d’euros, en baisse de 54 % sur un an.

L’activité mobile de HTC serait donc la proie idéale de Google parmi l’ensemble des constructeurs actuels. Ce ne serait pas la première fois que Google jetterait son dévolu sur un fabricant. En 2011, la société de Mountain View  avait racheté Motorola pour un peu plus de 12 milliards de dollars. Google l’avait finalement revendu trois ans plus tard à Lenovo pour seulement trois milliards de dollars. Mais le parallèle entre ces deux rachats est partiellement erroné.

Les Pixel, seuls appareils encore conçus par un tiers

Sous des dehors en forme de loupé total, l’opération n’avait pas été aussi catastrophique que cela pour Google. Il avait en effet entre temps revendu l’activité box Internet de Motorola pour 2,4 milliards de dollars, mais le géant américain avait surtout conservé une grande majorité de ses brevets pour une valeur totale estimée à 5,5 milliards de dollars.
Sans compter qu’il avait mis la main sur ATAP, sorte d’incubateur d’innovation hérité de Motorola, qui a donné depuis le projet Tango, le projet Jacquard ou encore le séduisant (bien qu’abandonné) projet de téléphone modulaire Ara. Une tentative s’il en est de repenser le smartphone en partant du matériel, pour laquelle Google comptait une fois encore sur des fabricants extérieurs, faute d’avoir ses capacités en interne.

Google ne lorgne donc a priori pas sur HTC seulement pour ses brevets. Attendu depuis des années sur le marché du hardware, Google n’a finalement franchi réellement le pas qu’en 2013 avec son premier Chromebook Pixel. Ont suivi en 2015, sa seconde version et la tablette Pixel C. Mais dans le mobile, Google s’est à nouveau appuyé sur HTC pour ses Pixel et Pixel XL. Le rachat de son principal partenaire permettrait alors d’homogénéiser la situation et de faire en sorte que toute la gamme Pixel soit enfin conçue en interne chez Google.

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Jean-Sébastien Zanchi