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Pourquoi Google boycotte Viagogo, site de revente de billets de spectacle

Accusé d’arnaque, le site de revente de tickets d’événements festifs, musicaux ou sportifs ne s’affichera plus en tête des résultats du moteur de recherche. Viagogo ne bénéficiera plus de la fenêtre privilégiée qu’offre Google.

Alors que la saison des festivals et des concerts bat son plein, Viagogo ne peut plus faire de publicité sur Google. Dans un communiqué du 17 juillet, l’entreprise américaine a annoncé le retrait du site de revente des billets de son service de pub. 

« Lorsqu’un utilisateur utilise notre plate-forme afin d’acheter des tickets, nous voulons être certains de leur offrir une expérience digne de confiance, explique Google. C’est pourquoi nous avons des règles strictes et prenons les mesures adéquates lorsqu’un annonceur ne les respecte pas », peut-on lire dans le communiqué.

Des milliers de victimes depuis 20011

Viagogo est accusé d’arnaque, en vendant de faux billets pèle-mêles avec des vrais. Selon UFC-Que Choisir, « depuis son arrivée en France, en 2011, ses victimes se comptent par milliers, en France et à l’étranger ». Fondé en 2006, le site britannique, dont le siège se situe dans un paradis fiscal du Delaware, aux États-Unis, était la cible de nombreuses plaintes de la part de producteurs, consommateurs et de plusieurs enquêtes judiciaires. La sanction de Google devrait être plus efficace puisque 75% du trafic sur le site de revente provient du moteur de recherche. 

Alertés du problème dès 2018 par UFC-Que choisir, Google avait refusé de blacklister le site, précisant  être « conscient du problème ». Le moteur de recherche avait indiqué néanmoins faire la traque aux annonces frauduleuses et les supprimer immédiatement.

Depuis, la pression est montée Outre-Manche. Comme le détaille UFC-Que Chosir, une lettre ouverte signée des députés britanniques, des membres de l’organisation UK Music et de la Fédération anglaise de football a été adressée à Google. En outre, les autorités anti-fraude britanniques ont ouvert une enquête sur les pratiques du site.

StubHub, Rocket-Ticket ou Mywayticket aussi

De son côté, Viagogo joue la carte de l’incompréhension. Le site s’est déclaré « extrêmement surpris d’apprendre aujourd’hui les inquiétudes de Google ». Dans un communiqué, Viagogo se dit « confiant dans le fait qu’il n’y a pas eu de violation des conditions d’utilisation de Google » et « a hâte de travailler avec [Google] pour résoudre cela aussi vite que possible ».

Viagogo est peut-être le plus connu, mais n’est pas seul arnaqueur dans le secteur du spectacle. Le Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc) a lancé une campagne d’information sur les risques d’utilisation des sites non-agréés de revente de tickets : StubHub, Rocket-Ticket ou Mywayticket sont aussi dans le viseur.

Les faux prolifèrent en Europe

« Les problèmes rencontrés avec des billets achetés sur le marché en ligne de deuxième main se répandent rapidement dans toute l’Union européenne (UE) », déplore Monique Goyens, directrice générale du Beuc, dans un communiqué.

Mais, il n’y a pas de réglementation harmonisée en Europe. Certains pays acceptent la revente, quand d’autres réglementent strictement le secteur. En France, une loi de mars 2012 sanctionne les sites qui vendent des billets sans autorisation. Or, cette législation se révèle inefficace concernant les sites étrangers. Le droit du consommateur européen est un des chantiers en cours de l’UE. 

Le mieux pour ne pas se faire arnaquer reste tout de même d’acheter sur un site agréé, ceux signalés sur les affiches officielles : Fnac, Digitick, FranceBillet ou encore Ticketmaster. 

Source : UFC-Que Choisir 

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Marion SIMON-RAINAUD