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Pourquoi Free soutient Libra, la monnaie virtuelle de Facebook

L’opérateur est le seul acteur français à avoir rejoint les premiers membres fondateurs de la cryptomonnaie. Il va contribuer au cadre de fonctionnement et à la validation des transactions.

Presque deux ans après le lancement du service Orange Bank, Free est le deuxième opérateur en France à se diversifier dans le secteur bancaire numérique. Mais son positionnement est totalement différent puisqu’il rejoint le projet de monnaie virtuelle Libra de Facebook en tant que membre fondateur.

Démocratiser l’accès aux services financiers

Iliad a été contacté en début d’année par le géant américain, alors qu’il menait depuis deux ans déjà une réflexion en interne sur des moyens de paiement numérique. Une filiale avait été créée et un agrément obtenu dans ce domaine. Autant dire que la proposition tombait à pic. Mais si la société française a accepté, ce n’est pas seulement une question d’opportunité.

« Nous partageons avec Libra un certain nombre de valeurs communes et avant tout celle qu’Internet doit permettre de démocratiser l’accès aux services. En l’occurrence les services financiers. C’est une sorte d’Internet du paiement. Un projet très innovant, open source, ouvert, supporté par un ensemble d’acteurs avec une chaîne de paiement validée par tous les membres », nous explique Nicolas Jaeger, directeur financier d’Iliad, la maison mère de Free.

Nicolas Jaeger, directeur financier d'Iliad.
Iliad – Nicolas Jaeger, directeur financier d’Iliad.

Des serveurs à disposition

Il a fallu débourser 10 millions de dollars (8,9 millions d’euros) pour entrer dans la fondation suisse Libra Networks qui va gouverner la monnaie. « Le principe de fonctionnement est très égalitaire : un membre, un vote. Et ce n’est pas parce que vous investissez plus d’argent que vous obtenez plus de pouvoir. En tant que seul opérateur de l’Union européenne présent, nous comptons être particulièrement vigilants concernant les données privées et le respect du RGPD », prévient Nicolas Jaeger.

Free va assumer deux fonctions. « Il y a une dimension gouvernance où l’on va contribuer à déterminer les guidelines du projet et en tant qu’opérateur européen, il était important d’y apporter notre sensibilité.  Et nous aurons un rôle de noeud de validation. A ce titre, nous allons mettre à disposition des serveurs et du software pour valider les transactions. Cela représente un peu d’investissement et de recrutement mais nous sommes déjà bien pourvus en tant qu’opérateur pour y faire face », nous explique encore le directeur financier d’Iliad.

De futurs services pour les abonnés ?

Reste à savoir ce que Free pourrait bien en tirer comme avantage. Compte-il proposer à ses abonnés de souscrire forfaits et box en Libra ? « Il est trop tôt pour le dire. Il ne faut pas oublier non plus qu’au sein de cet écosystème  qui repose sur l’open source, de nouveaux services pourront être proposés par des tiers qui pourraient nous intéresser. Nous allons profiter d’une vision à 360 degrés de l’ensemble de la chaîne ».

Libra ne va pas révolutionner le secteur mais compléter les moyens de paiement actuels : « Il y aura plusieurs avantages avec Libra. Réduire le coût des transactions, les rendre plus rapides, tout en assurant leur sécurité. Le tout afin de favoriser les échanges ». Pour Free, c’est aussi une occasion de se positionner comme tiers de confiance.

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Amélie CHARNAY