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Pourquoi Facebook encourage les États à renforcer leur régulation des réseaux sociaux

Nick Clegg a appelé, lundi 24 juin, les gouvernements à faire davantage en matière de régulation des géants du numérique. Pour plus d’efficacité, il souhaite que l’expérience des réseaux sociaux soit mise au service des autorités. 

Le réseau social le plus grand du monde ne peut pas gérer, seul, la propagation de fausses informations et de discours haineux en ligne. C’est en substance le message qu’a fait passer Nick Clegg, responsable de la communication de Facebook dans une interview donnée à la BBC, lundi 24 juin.

« Ce n’est pas aux sociétés privées, qu’elles soient grandes ou petites, de proposer ces règles. C’est aux responsables politiques élus démocratiquement de le faire », a déclaré Nick Clegg, ancien vice-Premier ministre libéral-démocrate du Royaume-Uni engagé en octobre 2018 par Mark Zuckerberg.

L’expérience au service de la régulation

Le Britannique a insisté sur le fait que les groupes comme Facebook doivent mettre en avant leur « expérience » en défendant les régulations plutôt qu’en s’y opposant. Selon lui, il y a un « besoin pressant » de nouvelles « règles de conduite » que ce soit sur la vie privée, les élections, la protection des données ou les discours de haine. 

Interrogé sur le référendum de juin 2016 sur le Brexit, Nick Clegg a d’ailleurs affirmé n’avoir « pas de preuve » d’une éventuelle interférence russe.

« Même si je comprends pourquoi les gens veulent en quelque sorte réduire ce tremblement de terre dans la politique britannique à un complot ou une conspiration, ou à l’utilisation des réseaux sociaux, j’ai bien peur que les racines de l’euroscepticisme britannique soient bien plus profondes », a-t-il déclaré à la BBC.

Les géants du numérique en mal de régulation

Facebook est régulièrement accusé de ne pas faire assez pour empêcher la diffusion de fausses informations, notamment pendant les élections. Le réseau social est également sous le feu des critiques après plusieurs récents scandales sur les données privées, tels que celui de Cambridge Analytica ou encore faille dans la sécurité de sa messagerie chiffrée WhatsApp.

Les géants technologiques américains sont en outre dans le viseur des régulateurs qui les accusent de pratiques anticoncurrentielles, si bien que certains responsables politiques aux États-Unis plaident pour leur démantèlement.

Début mai, le patron et fondateur de Facebook Mark Zuckerberg était reçu à l’Élysée pour discuter régulation du Net. Un mois avant, il avait déjà appelé les pouvoirs publics dans le monde à jouer un « rôle plus actif » pour réguler internet, enjoignant notamment plus d’Etats à s’inspirer des règles européennes en matière de protection de la vie privée.

Source : BBC

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Marion Simon-Rainaud avec AFP