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Pourquoi ces chiens robots utilisés à New York posent problème aux associations de défense des droits civils ?

Les deux « Digidogs », que les forces de l’ordre ont commencé à utiliser à New York suscitent toujours la méfiance des associations de défense des droits. Outre leur efficacité, qu’elles questionnent, elles craignent que ce type d’objet ne soit les prémisses d’une surveillance de masse des New-Yorkais.

Ce sont de petits robots chiens de couleur jaune et noir, ou tachetés comme des dalmatiens, que l’on croirait sortis tout droit de Terminator. Mais non, vous pourrez peut-être les croiser dans les rues interminables de New York. Et ils ne suscitent pas que de la curiosité des touristes et des adeptes de la tech : les « Digidogs » soulèvent de nombreuses inquiétudes au sein des associations de défense des droits civils, rapporte le Guardian, jeudi 27 avril. Deux d’entre eux ont commencé à être utilisés au début du mois d’avril par les forces de l’ordre de la ville. Fabriqués par Boston Dynamics, ils ont même une mission officielle : aider la police à « enquêter sur les incidents à haut risque ou dangereux ».

Et ces incidents sont très vite arrivés. La semaine dernière, un immeuble s’est effondré à Manhattan. Ni une, ni deux, un Digidog a été envoyé sur les lieux du drame, à la recherche de survivants, bien avant que les pompiers ne puissent accéder aux décombres, inquiets de la solidité de l’édifice. Cette « réussite » devrait mettre fin à toutes les préoccupations qui visent ces robots, s’est enthousiasmé le maire de la ville, Eric Adams, adepte de ce type de joujoux technologiques. Absolument pas, ont répliqué les associations qui ont d’abord questionné la réelle efficacité du chien robot. Sur une vidéo partagée par un internaute (@dadarocks) sur Twitter, on peut en effet voir Digidog hésiter face aux décombres avant de tomber sur le côté – on ne sait pas si ce dernier a réussi à se relever.

Mais c’est surtout pour tous les risques que représentent ces robots que les associations sont vent debout. Elles estiment que ces outils pourraient être utilisés à des fins de surveillance et de « maintien de l’ordre agressif ».

Le maire précédent qui avait loué un Digidog avait dû rétropédaler

Tout a commencé le 11 avril dernier, jour où le maire de la ville a présenté plusieurs nouveaux outils de la police : deux robots de sécurité, un dispositif en forme de pistolet que les officiers de police peuvent utiliser pour lancer des traceurs GPS sur les voitures en fuite, et … deux Digidogs. Pour les New Yorkais, la présence des chiens robots a été une (mauvaise) surprise, car le maire précédent, Bill de Blasio, avait soulevé un tollé lorsque ce dernier avait loué un de ces gadgets futuristes. La levée de boucliers avait été telle que l’essai avait été rapidement abandonné. Déjà, les associations dénonçaient qu’un tel objet soit déployé sur la place publique, pouvant s’introduire sans garde-fou dans la vie privée des individus, et même être utilisé comme arme.

Et c’est encore et toujours les mêmes reproches que les défenseurs des droits martèlent aujourd’hui. Ils s’inquiètent de la montagne d’informations que le robot pourrait collecter sur les New-Yorkais. Donna Lieberman, directrice exécutive de l’ONG Union américaine pour les libertés civiles, explique ainsi au New York Times :

« Si le déploiement d’un robot est, bien sûr, approprié dans (le cas d’un effondrement d’immeuble), cela n’élimine pas le besoin de transparence à propos de cette technologie et d’autres technologies. Ces dernières pourraient avoir la capacité d’entraîner une surveillance de masse et de collecter régulièrement des quantités très importantes de données personnelles sur des millions de New-Yorkais ».

Un message à 100 % reçu par le commissaire de police de New York, qui a prôné une utilisation de ces technologies « transparente, cohérente et toujours réalisée en collaboration avec les personnes que nous servons ». Les associations attendent, après les discours, des actes concrets de partage d’informations qui, à l’heure où nous écrivons ces lignes, ne sont toujours pas arrivés.

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Source : The Guardian