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Pour une suppression efficace des ZLT

L’Afopt (Ass. française des opérateurs privés de télécommunications) a transmis à l’ART des positions très tranchées sur la question de la sélection du transporteur pour les appels locaux, autrement dit de la suppression des ZLT (zones locales de tri).

Avec le dégroupage de la boucle locale, cette sélection du transporteur pour les appels locaux est une autre étape obligée de la concurrence dans les télécommunications. Et comme le dégroupage, elle cristallise des positions très marquées et contradictoires. Une fois de plus, France Télécom joue la montre, pour tenter de préserver aussi longtemps que possible l’un de ses derniers prés carrés, les communications locales.L’opérateur historique n’entend ainsi permettre cette sélection qu’en deux temps : la sélection appel par appel d’abord, et la présélection automatique ensuite, en prétextant des remises à jour logicielles quasi insurmontables. France Télécom exige aussi que la présélection de l’opérateur pour les appels locaux se fasse client par client, y compris pour les clients déjà en présélection pour les appels longue distance.L’Afopt accepte à la rigueur une procédure en deux temps, tout en exigeant que celle-ci entre en application avant la fin de l’année, conformément au catalogue d’interconnexion publié par France Télécom pour l’année 2001.Selon les opérateurs alternatifs, rien ne s’opposerait ainsi à la mise en ?”uvre de la sélection appel par appel dès le 1er octobre prochain, puisque c’est la plus simple sur le plan technique. La présélection pourrait suivre, pour peu que France Télécom y soit contraint par une décision de l’ART.

” La présélection est forcément globale et mono-opérateur “

Mais pas question pour l’Afopt que cette présélection soit mise en ?”uvre client par client pour les abonnés déjà en présélection pour les appels longue distance.“Nos clients en présélection, explique Richard Lalande, président de l’association, nous ont déjà donné mandat de gérer leurs communications. Leur demander un second mandat pour les appels locaux serait incongru et contre-performant. Nous demandons à pouvoir les basculer en bloc, zone de transit par zone de transit, et opérateur par opérateur.”Les tarifs, en effet, sont de plus en plus tirés. Toute autre procédure créerait des surcoûts, qui ne pourraient être amortis que sur plusieurs années.Dans la procédure préconisée par l’Afopt, les clients déjà en présélection longue distance recevraient une information préalable, jointe à leur dernière facture. Ils disposeraient d’un délai de réflexion. Mais dans tous les cas, leur refus de confier également les appels locaux à l’opérateur qu’ils ont déjà présélectionné pour les appels longue distance mettrait fin à leur contrat de présélection. A fortiori, ils ne pourraient présélectionner pour les appels locaux un autre transporteur que pour les appels longue distance.“La présélection, insiste Richard Lalande, ne peut être à la carte. Elle est forcément globale et mono-opérateur. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons faire des économies d’échelle et offrir des dégressivités au volume toujours plus intéressantes.” La sélection multi-opérateur n’est pas exclue pour autant. Elle reste parfaitement possible en mode appel par appel.Enfin, dernière revendication de l’Afopt : le calendrier. La mise à disposition par France Télécom des deux modes de sélection du transporteur pour les appels locaux doit absolument se dérouler suivant un échéancier précis.Les opérateurs alternatifs ont en effet besoin de pouvoir planifier avec exactitude les dispositions qu’ils doivent prendre en amont, zone de transit par zone de transit (réservation de capacités d’interconnexion supplémentaires, interconnexion aux commutateurs d’abonnés de France Télécom, préparation des mailings…).L’ART, qui doit rendre sa décision dans le courant de l’été, acceptera-t-elle la présélection ” tout ou rien ” préconisée par l’Afopt ? Rien n’est moins sûr.On voit en tout cas, par ce catalogue de revendications, que les opérateurs alternatifs sont davantage intéressés à développer la présélection que la sélection appel par appel, même s’ils comptent aujourd’hui moins de clients dans la première que dans la seconde (2 millions contre 3, respectivement).Les plus motivés par la suppression des ZLT sont aujourd’hui Cegetel, 9 Télécom et Tele2. Mais c’est Cegetel le plus avancé, puisque son réseau TD est dès à présent raccordé à 400 commutateurs d’abonnés de France Télécom sur 900.Pour sa part, 9 Télécom n’est raccordé qu’à une centaine. Mais il met les bouchées doubles pour réduire son écart.On comprend néanmoins les réticences de France Télécom : le basculement automatique lui ferait perdre d’un seul coup les communications locales de quelque 2 millions de clients, soit 69 % en moyenne de leur trafic en nombre de minutes. Dans le même temps, il est à prévoir qu’il le priverait également de la plus grande partie de leur recette d’abonnements (www.afopt.asso.fr) (www.art-telecom.fr).

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La rédaction